S’ouvrir à une expérience inédite, regarder son travail autrement, opter pour le débat bienveillant, réapprendre à s’ennuyer, récuser l’étiquette… voici quelques-unes des aventures dans lesquelles nous entraîne Tugdual Derville, co-initiateur du Courant pour une écologie humaine, dans son livre paru en novembre 2018 aux éditions de l’Emmanuel 67 recette de bonheur : l’écologie humaine en actions.
Tugdual Derville nous incite à nous détourner de nos chemins convenus. Cela suppose de consentir par avance à ce qui va nous bousculer, nous demander de réviser nos plans, nous « ravir ». Philippe Pozzo di Borgo
Avec humour et tendresse, Tugdual Derville part d’un constat et invite chacun à une petite introspection. Puis il suggère de poser un geste dans notre quotidien, une démarche concrète et souvent surprenante, pour faire avancer en nous et autour de nous la révolution de l’écologie humaine qui considère « tout l’homme et tous les hommes ».
Recette n°01 – Prendre sa place dans l’histoire
Plutôt que de regarder passivement passer le train de l’histoire, quitte à la commenter ou la déplorer, si nous nous y embarquions joyeusement ?
Quand une année commence, c’est une nouvelle étape de l’histoire des hommes à laquelle nous participons, vous et moi. Quelle résolution prendre ? J’en propose une : ne pas laisser passer les trains de l’histoire comme une vache ruminant au bord de la voie ferrée.Nous avons tous la capacité d’influer sur le cours de l’histoire des hommes, à notre hauteur, sans nous laisser démoraliser par ce qui ne va pas, ou hypnotiser par ce qui nous fascine…
Je propose une prise de conscience : la véritable histoire des hommes ne se joue pas sur ce qui se voit (ce qui est médiatisé), mais dans ce qui se vit.
Pensons aux périodes sombres de l’histoire de nos pays où quelques-uns ont ramé à contre-courant du mensonge, du totalitarisme, de la barbarie… On pourrait dire aujourd’hui de la pensée unique. Résistants de tout poil ! Parfois au prix de leur vie, mais souvent aussi par de minuscules gestes dont personne n’a rien su. Un sourire peut, d’une certaine façon, sauver le monde. Certainement sauver une vie.
Si le sens que je veux donner à ma vie, c’est d’« humaniser le monde », alors je choisirai l’amour et l’altruisme comme moteurs de l’histoire.
Alors, action !
Nous pouvons d’abord réfléchir – papier en main – à ce qui, dans le cours de l’histoire actuelle (grande ou petite) dans laquelle nous sommes plongés ici et maintenant nous réjouit, nous trouble ou nous peine.
Qu’est-ce qui me réjouit ? Qu’est-ce qui me trouble ? Qu’est-ce qui me peine ? Cela peut-être quelque chose de très lointain ou de très proche. Cela peut concerner ce qui est médiatisé ou ce que j’observe par moi-même. Évolution des mœurs, de la technique, souffrances des hommes…
Il faut peut-être privilégier ce que nous voyons autour de nous, à portée de nos bras.
Imaginons que nous ayons fait ce petit travail. Suis-je maintenant capable de passer, sur au moins un sujet, de la constatation, du commentaire, voire de la déploration à une action « humanisante » ? Une action, même ponctuelle, qui serait dans mes cordes ? Qui contribuerait à plus de joie, de justice, de consolation ?
Vous connaissez la formule : « Mieux vaut allumer une lampe que maudire l’obscurité. » Peu importe le moyen. Prise de parole ? Rencontre ?
Échange ? Formation ? Prière ? Il y a mille façons d’accrocher notre petit wagon sur le train de la grande histoire. Action individuelle ou collective ; intérieure ou extérieure ; secrète ou visible. Mieux vaut prendre une petite initiative qui nous relie à au moins une autre personne. Je parie que,
si nous choisissons d’être disponibles, les circonstances vont nous donner, dans les jours à venir, l’occasion de passer à l’action.
Et n’hésitez pas à raconter autour de vous comment, désormais, vous vous sentez participer, humblement et joyeusement, à l’histoire des hommes du temps présent.