Raphaèle Bernard Bacot, artiste butineuse, propose, au rythme des saisons, sa chronique potagère. Focus de janvier sur le chou de Bruxelles : son histoire et sa culture !
Qui se souvient de la date à laquelle d’ingénieux jardiniers de Saint Gilles, dans les environs de Bruxelles, ont obtenu ce nouvel hybride de chou ? Petits, certes, mais très costauds, ils offrent l’avantage de ne pas craindre le gel et supportent jusqu’à moins quinze degrés. Ils gagnent même en saveur au cœur de l’hiver, leur goût n’en est que plus sucré.
Avez-vous déjà vu les plants de choux de Bruxelles au potager ? Ils ressemblent à de petits palmiers dont on découvre les pommes vertes à l’aisselle des feuilles. Les tiges peuvent monter jusqu’à un mètre au-dessus du sol et les feuilles s’épanouissent ensuite en rosettes, joliment recourbées. Ils sont un régal pour les yeux, même si les doigts qui les cueillent sont engourdis par le froid. Au fil des semaines, la tige du chou va se développer, les plus belles «pommes» sont en bas tandis que celles du haut continuent leur croissance. On peut ainsi se servir au fur et à mesure de ses besoins. Parmi les nombreuses variétés de choux de Bruxelles, vous pourrez choisir de planter Précoce de Fontenay, Royal Marvel qui atteint facilement un mètre de hauteur mais produit de toutes petites pommes très goûteuses, De Rosny amélioré classique, très rustique, Prince Marvel au goût excellent, Jade Cross aux pommes bien savoureuses.
Les choux de Bruxelles ne demandent pas beaucoup d’entretien. Comme ils poussent lentement, leurs besoins en eau sont assez faibles et un sol pauvre leur suffit. Mieux vaut même éviter de leurs apporter de l’engrais, car cela favoriserait la pousse des feuillages au détriment des petites pommes comestibles. Semés en avril ou en mai, sous châssis ou en pépinière, ils sont repiqués lorsque les plants ont trois ou quatre feuilles, en veillant à espacer leurs pieds de soixante centimètres en tous sens. Et comme ils mettent six mois à grandir, carottes et salades ont le temps de pousser à leurs pieds en attendant l’automne. On peut aussi les butter au printemps comme les pommes de terre mais, contrairement à ces dernières prêtes à être consommées dès le mois de juillet, les crucifères ne donnent des fruits que de novembre à avril.
Une fois récoltés, après avoir raccourci leur trognon, juste ce qu’il faut pour que les feuilles ne se détachent pas, je vous mets au défi de faire oublier les mauvais souvenirs de cantine ; en les tranchant en deux, faites les sauter à la poêle, un délice !
Et, cerise sur le gâteau, grâce à leur apport en antioxydants très riches en vitamine C, réputée renforcer les défenses immunitaires, ils agissent sur le vieillissement. Le chou de Bruxelles est donc un excellent moyen pour commencer l’année sans prendre une ride !
Découvrir la chronique de décembre 2021 : Un potager en hiver (L’Ermitage, Versailles)