Ce mois-ci, La Maison des bouquins propose un roman de Roman Malo et Catherine Siguret : Nous n’avions pas d’argent mais nous avions l’amour, paru en octobre 2022 aux éditions Albin Michel.
Nous n’avions pas d’argent mais nous avions l’amour : l’histoire
Au beau milieu de la France rurale, trois enfants grandissent auprès d’un père dévasté par son déclassement et d’une mère héroïque qui n’aura de cesse de leur cacher la précarité dans laquelle ils vivent, en affichant une joie à nulle autre pareille.
Mais Roman, l’aîné, « comprend tout », et décide de s’en sortir en brillant à l’école, travaillant pour aider sa famille et exhortant ses deux sœurs à en faire autant. La mort prématurée de leur père, puis de leur mère, met les deux aînés, tout jeunes étudiants, face à un défi : ne pas abandonner leur petite sœur, Yonah, treize ans, aux services sociaux. Mais comment l’élever sans arrêter leurs études et sans un sou ? Il faudrait un miracle pour que la justice leur en confie la tutelle. Ce miracle aura lieu, fruit de la générosité nationale. Et les deux aînés pourront poursuivre leurs études comme le souhaitait leur mère, brisant l’engrenage de la pauvreté.
Nous n’avions pas d’argent mais nous avions l’amour : l’avis d’ANNE
Impossible de ne pas être touché(e) en plein par ce livre.
À travers l’histoire de sa famille (une série de mauvais choix de la part des parents et la dégringolade qui va avec), Roman nous parle de la vie de ces familles qui cachent avec soin qu’elles sont au bord du gouffre. Personne ne peut supposer qu’elle mettent 10 euros d’essence dans la voiture quand elles les ont, mais qu’il n’y a jamais de quoi faire un plein. Ni qu’elles savent bien qu’acheter un ordi pourri coûtera le prix d’un neuf en réparations mais qu’elles n’ont pas de quoi payer du matériel plein tarif…
Indépendamment de son caractère bien trempé, les grandes chances de Roman furent d’avoir eu un père, certes inadapté à la vie moderne, mais très cultivé, qui lui a communiqué la curiosité et le goût d’apprendre, et une mère qui a passé sa vie à créer du bonheur dans sa famille. Héroïquement. Envers et contre tout.
Roman et ses deux sœurs perdront leur père puis leur mère et ce faisant se trouveront dans un vide juridique : comment faire pour que la petite dernière, mineure, ne soit pas placée par les services sociaux ?
Un témoignage qu’on ne lâche pas une fois qu’on l’a ouvert et qui remet les idées en place – rappelant l’importance de la générosité, de l’attention à l’autre, de l’accueil de la vulnérabilité – la sienne propre et celle de ceux qui nous entourent – mais également de l’espérance, du courage et du travail. Et au-dessus de tout ? L’amour, bien sûr !
Nous n’avions pas d’argent mais nous avions l’amour : à propos des auteurs
Roman Malo, aujourd’hui psychologue, retrace dans ce livre poignant l’histoire d’un combat et d’une promesse : ne jamais se séparer comme ils l’ont promis à leur mère, parce qu’ils n’ont que l’amour…
Journaliste de presse écrite et de télévision, Catherine Siguret écrit tout le temps, partout, depuis toujours. Longtemps ce fut pour le compte des autres (avec à son actif de nègre plus de trente-cinq livres), parfois en collaboration (Les Adolescents et la sexualité avec le Dr Marie Veluire, Robert Laffont, 2009), et depuis 1999, de plus en plus pour elle-même. Elle a notamment publié Je vous aime (Fleuve noir, 2006), J’aimerais vous revoir (Fleuve noir, 2007) et Enfin nue ! Confessions d’un nègre littéraire, (Intervista, 2008).
Découvrez le coup de cœur lecture précédent : Le dernier des siens, de Sybille Grimbert.