Le cynorrhodon, fruit star de l’hiver !

19 Déc, 2023 | NATURE & ENVIRONNEMENT

L’hiver arrive ; si l’on peut encore trouver des légumes au potager, les fruits ont largement disparu. Mais rassurez-vous, Caroline Martin a une surprise pour vous : elle vous révèle tous les secrets du fruit de l’églantier : le cynorrhodon.

Caroline Martin : “L’hiver pointant le bout de son nez, les légumes se raréfient dans les jardins : on trouve encore poireaux, choux, salades d’hiver et bon nombre de légumes racines tels que les panais – qui peuvent passer toute la saison en terre – ou les topinambours qu’on arrache au fur et à mesure des besoins.

Les autres légumes sont mis en caisse et rangés à la cave ou dans un garage ; on en mangera parfois jusqu’à la prochaine récolte – je pense notamment à la pomme de terre. Une grosse partie des cucurbitacées se conservent aussi pendant plusieurs mois, parfois jusqu’au printemps, selon les espèces.

Mais si l’on peut encore trouver des légumes dans le potager, les fruits, eux, ont disparu. Et à part pommes et poires que l’on peut conserver entreposées sur des clayettes, l’accès aux fruits frais, pleins de vitamines, devient très compliqué sans excursion en magasin ou au marché.

Cela étant dit, il y a encore quelques fruits intéressants dans la nature qui peuvent être cueillis. D’autant que certains sont non seulement nutritifs mais également très bons pour notre santé !

Laissez-moi vous faire découvrir le cynorrhodon, que je récolte allègrement à chaque fois que je me promène près de chez moi.

Le cynorrhodon, un allié santé !

Le cynorrhodon est le fruit de l’églantier (qui est en réalité un faux fruit car ce sont les « graines » à l’intérieur, les akènes, qui sont les vrais fruits). Il est plus largement connu sous le nom de gratte-cul à cause de ses poils à gratter.

Dans les campagnes, les gamins s’amusaient à en récolter pour les glisser dans le pull des copains. Rien de plus drôle que de voir ses camarades se tortiller sous l’effet irritant des petits poils qui entourent ses graines !

Au-delà de l’anecdote, ce petit fruit rouge est une bombe de composés qui le place dans la catégorie des supers aliments :

  1. Il contient environ 20 fois – oui j’ai bien écrit vingt fois – plus de vitamines C que les oranges, à poids égal !
  2. Il contient une quantité importante de calcium, de magnésium et du potassium.
  3. Par sa couleur, on ne sera pas surpris de savoir qu’il contient aussi certaines molécules aux propriétés antioxydantes comme les caroténoïdes.

C’est l’outil parfait pour nous aider à passer l’hiver et booster notre système immunitaire.

Et après la récolte, comment les consommer ?

On peut manger les cynorrhodon crus en faisant bien attention de ne pas absorber les poils qui sont sur les graines. Pour cela, il faut récolter les fruits les plus mous, les presser dans ses doigts pour ne récupérer que la pulpe ; une bonne activité à faire durant une balade.

Sinon il existe des recettes de confitures et de sirops que l’on trouve facilement en ligne.

Personnellement j’ai décidé de faire un sirop cru, car c’est ce qu’il y a de plus simple (quoique… !) : on lave les baies, on coupe les extrémités et on pique les fruits avec une fourchette (oui, ça prend un peu de temps). On met les fruits avec du sucre dans un bocal en couche superposées. Le jus des baies va lentement s’écouler dans le sucre jusqu’à ce qu’il devienne entièrement liquide.

On place le bocal près d’une fenêtre et on peut le secouer de temps en temps pour faciliter le procédé.

Quelques semaines plus tard, on filtre le sirop que l’on peut alors consommer tout l’hiver, en le conservant au frigo. Prenez-en une cuillère régulièrement pour renforcer votre système immunitaire.

L’avantage de cette méthode est claire : on ne perd pas de vitamines lors de la cuisson.

Vu que l’on peut récolter des cynorrhodons pratiquement tout l’hiver, il n’est pas trop tard pour tester ce fruit. Alors, amis promeneurs, à vos cueillettes !

Quelle différence avec les baies des roses de culture ?

L’églantier est un rosier sauvage.

Il est aussi possible d’utiliser les baies des rosiers “domestiques”, mais, d’après les recherches qui ont été faites sur les deux types de rosiers, leurs fruits ne sont pas aussi intéressants que ceux de leur cousin sauvage ; ils possèdent beaucoup moins de vitamines. Ils ont toutefois eux aussi un taux de vitamine C supérieur à celui des oranges ; pourquoi ne pas essayer ?”

À propos de l’auteur

Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Depuis septembre 2022, elle propose régulièrement des conseils et des réflexions de saison pour diffuser les bonnes pratiques de jardinage sur le site du Courant pour une écologie humaine.


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