Par Cyril Douillet, membre de l’instance de gouvernance du Courant pour une écologie humaine (CEH).
“Chers amis,
Nous sommes encore dans l’enthousiasme de ce qui s’est vécu à Marseille en avril. Un thème fil rouge lors de cet événement : la rivière. On ne saurait trouver plus en phase avec un « courant » comme le nôtre. Car qu’est-ce que le courant sinon cette force de vie qui anime les ondes et leur donne une direction, cette puissance qui déplace et qui parfois ravage ? Le courant incarne bien le caractère immaîtrisable de la nature, ce qui échappe à notre contrôle, comme l’a brillamment exposé Pierre-Yves Gomez dans son intervention de ce jour-là.
De quelle écologie avons-nous besoin ? Telle était la question posée, rappelons-nous. Nous ne voulons pas d’une écologie culpabilisante ou antihumaniste : certes, l’action de certains Hommes sur leur environnement doit être amplement revue et corrigée mais l’humain ne doit pas être jeté avec l’eau du bain ni son espérance et son désir d’agir écrasés par une éco-anxiété paralysante.
Bien au contraire : nous avons besoin d’une écologie positive, qui part de l’émerveillement et conduit au changement par les méandres de la bienveillance et de l’ouverture au spirituel. Nous avons besoin d’une écologie qui espère en l’avenir sans naïveté, qui ébauche un rêve nouveau sur notre manière d’être au monde. Nous avons besoin d’une écologie intégrale, qui sait que, non seulement tout est lié, mais que le lien est au fondement de tout. C’est cette écologie que se propose d’explorer le Courant pour une écologie humaine, depuis maintenant 11 ans.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit-on. Notre association est aujourd’hui modeste dans ses moyens, humble dans sa stratégie, mais elle est foncièrement mue par une très grande ambition : irriguer la culture contemporaine, en commençant par le cœur de chacun. Dans ce lit court une eau vive, que peuvent rejoindre les affluents les plus divers : peu importe la source si l’on se dirige vers le même océan !
C’est fort de cette conviction que nous abordons les temps qui viennent. Soyons ensemble les rives de cette eau vive, portons ce rêve avec nos petits bras ou nos gros projets : ensemble, nous ferons un fleuve !”