Considérons cet arbre dans notre milieu urbain habituel : est-ce sa place ? À quoi sert-il ? Comment et pourquoi en prendre soin ? Bruno Mayeux, expert forestier, spécialiste de l’arbre en ville et fondateur de Silvavenir, a éclairé cette question lors d’un webinar en juin 2024.
Le texte ci-dessous résume la conférence en ligne animée par Bruno Mayeux. Il a été proposé sur LinkedIn par une participante : Anaïs Vigneron, architecte urbaniste. Merci à elle !
« Connecter les hommes et les arbres » : pour notre bien-être la nature est essentielle en ville. Écouter le chant des oiseaux, observer un arbre pousser, surprendre le passage d’un écureuil, autant de petites lueurs de vie qui nous émerveille et nous donne envie de protéger la nature.
🌳 Un arbre remarquable est un arbre qui nous procure des émotions, ce n’est pas qu’une histoire de dimensions.
🌳 Quelle palette végétale pour demain ? Le bon choix, c’est de mélanger !
Plus il y a de mélange d’espèces d’arbres, meilleur sera leur résilience face au réchauffement climatique. Ne jamais dépasser 20 % de plantation d’une même espèce.
🌳 Faut-il tailler régulièrement un arbre ? NON, idéalement un arbre ne devrait jamais voir de tronçonneuse. La taille l’ampute d’un axe qu’il a soigneusement créer pour son équilibre global. Un arbre est « radin », il produit uniquement ce dont il a besoin pour son équilibre, une coupe lui prendra beaucoup de temps pour s’en remettre, s’il y parvient !
La taille d’un arbre n’est “admissible” que pour la sécurité ou la cohabitation avec les hommes en ville.
🌳 La canopée en ville : en moyenne, 30 % des arbres sont à la collectivité, 70 % sont aux propriétaires privés, dans les jardins. Pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains, chaque propriétaire pourrait planter un arbre, alors la canopée de la ville doublerait ! Les politiques pourraient encourager ces initiatives par des aides ou des formations. Démarche concrète, la ville de Melbourne décide de doubler sa canopée.
🌳 Conservez les arbres morts ! « L’arbre mort est finalement l’arbre le plus vivant », c’est un lieu de vie pour énormément d’animaux, une biomasse essentielle pour la faune.
En faire des totems en ville et bien communiquer sur leur valeur.
La gestion des arbres morts ou coupés est un enjeu pour les communes, une filière pour l’emploi, une ressource naturelle et de multiples possibilités de réemploi.
🌳 Planter des jeunes arbres est plus « efficace » que planter des plus vieux à terme.
Un arbre retiré de la pépinière très jeune entre 2 et 5 ans, est plus dynamique et va s’adapter plus vite à son nouvel environnement, car on lui a coupé très peu de racines pour le transport. En revanche, un arbre plus grand, plus vieux entre 5 et 10 ans, aura plus de mal à s’adapter, car il doit refaire une grande partie de ses racines. Le jeune sujet sera, à terme, plus grand et plus résistant qu’un sujet plus vieux, il faut être patient.
🌳 Le bon arbre au bon endroit.
Si on veut un bel et grand arbre, il lui faut alors de la place, une fosse généreuse (3m par 3m au moins), un sol désimperméabilisé à son pied, de bons apports au niveau du sol.
Découvrez notre prochain webinar : santé qui rit, santé qui pleure : raffermir les bonnes pratiques, avec Julia Limongi, Naturopathe