La perspective de l’écologie humaine interroge fortement les mécanismes politiques et les formes de l’action publique dans une époque marquée par une idéologie libérale et individualiste et dans un contexte républicain où l’Etat risque d’être la proie de groupes d’intérêts puissants et bien organisés.
Lorsque nous passons de l’action individuelle à l’action collective, il semble que nous n’ayons guère d’autre alternative que d’opposer l’intérêt général aux intérêts particuliers et de nous cantonner à une représentation de la société comme une collection d’individus à la recherche de leur intérêt privé que seuls le marché ou l’action publique peuvent coordonner. Ces formes d’action collective sont fondées sur l’instrumentation des individus et se cantonnent à produire des comportements collectifs par la contrainte ou l’incitation économique selon des critères dont la légitimité n’est fondée que sur la procédure politique.
Une vision dynamique de l’homme, des conditions concrètes de sa croissance et de son développement (au sens d’épanouissement, d’individuation et de socialisation) et des conditions politiques de sa liberté nous appelle à développer une culture démocratique fondée sur un dessein commun des personnes dans les champs éthiques, sociaux, culturels et économiques.