Le mouvement écologique est né d’une prise de conscience des impacts graves et irréversibles des activités humaines sur la nature.
Par “activités humaines“, on entend ici un certain mode de développement technoscientifique et industriel qui s’est propagé d’abord en Europe puis dans le reste du monde depuis environ deux siècles, dans le cadre de différents systèmes politiques et aujourd’hui essentiellement dans un contexte libéral et financier mondialisé. Mais cette technique ne semble plus toujours s’inscrire dans le prolongement d’une action humaine libre. La dynamique du développement technologique et économique se traduit aujourd’hui par un progressif “arraisonnement“ de l’Homme et de la vie.
L’HOMME SE DÉCOUVRE BIENTÔT LUI-MÊME OBJET D’UN PROJET TECHNOLOGIQUE ET MARCHAND.
A la faveur du développement biotechnologique, on voit se développer des formes de prédation de pans entiers du patrimoine génétique. Ce qui doit d’abord être questionné, c’est le projet de ceux qui cherchent à imposer un développement technique pour servir des enjeux qui n’ont rien à voir avec le bien commun. Faut-il voir pour autant dans la technique elle-même le moteur de ce mouvement ? Ne faut-il pas plutôt interroger la gouvernance économique et politique du développement technoscientifique ?
Cette interrogation doit également porter sur la justification du développement technologique et l’idée de progrès. Tout ce qui est possible n’est pas nécessairement souhaitable, ni bon pour l’homme. Si l’enjeu n’est pas de prendre position “pour ou contre“ la technique“, il convient alors de “repenser la technique“ et de construire la gouvernance de son développement pour remettre celle-ci au service de tout l’homme et de tous les hommes.