Les populations locales face aux conséquences à long terme des catastrophes nucléaires : les enseignements de Fukushima et de Tchernobyl est un livret qui nous permet de mieux appréhender les conséquences du nucléaires dans nos sociétés. L’extrait ci-dessous aborde l’un des thèmes les plus fréquents de l’ouvrage : le processus de réhabilitation (p.14). Comment réussir à retrouver une vie normale après un accident nucléaire ? Pour en savoir plus, nous vous laissons découvrir cet ouvrage rempli d’expériences humaines saisissantes !
« Lorsque la méfiance s’installe, les controverses sont inévitables. Cependant, de telles controverses ne mènent pas forcément au chaos ou à une aggravation de la méfiance. Elles peuvent aussi être considérées comme des processus sociaux qui, sous certaines conditions favorables, permettent une évaluation de la solidité et de la fiabilité des différents éléments d’information. En assumant ces controverses, en séparant les faits et les valeurs, tous les acteurs participant au contexte post-accidentel peuvent définir une limite entre ce qui semble être certain ou du moins raisonnablement fiable et ce qui est plus incertain et discutable.
L’expérience rassemblée dans ce document montre que les processus de réhabilitation des conditions de vie après une catastrophe nucléaire constituent avant tout des processus sociaux qui interagissent avec les questions techniques, sanitaires, de radioprotection, environnementale et économique. Tandis que les politiques publiques, l’expertise, l’économie, la finance et le soutien social demeurent essentiels, la réhabilitation est d’abord le fait des populations. Les personnes affectées par les conséquences d’un accident nucléaire reconstruisent leur propre vie et celle de leur communauté territoriale en s’attaquant aux multiples problèmes auxquels elles font face. Elles trouvent de nouvelles ressources pour comprendre et agir individuellement et en commun. Dans le processus de réhabilitation des conditions de vie dans une communauté territoriale, l’autonomie, les capacités de résilience des personnes, la capacité à agir et la liberté de choix des populations et des communautés constituent des éléments primordiaux. »