Peut-on qualifier le bénévolat de “travail” ? Quelle est l’essence du bénévolat ? Quelle est sa place dans notre société ? Quelques réponses proposées par Patrick Bertrand, Président fondateur de Passerelles et Compétences.
Patrick Bertrand : “Oui, le bénévolat est un travail à part entière ! C’est un travail qui nous met en relation et au service d’autres personnes, pour produire une richesse. Par exemple, aider une association à faire son site internet, enseigner le français à des étrangers, participer à la distribution d’une soupe populaire.
Cette richesse est importante : elle permet de construire la société et de la rendre plus humaine et plus équilibrée.
Les deux dimensions du travail bénévole
La première dimension du bénévolat est la gratuité. Il ne peut y avoir de rémunération ni directe ni indirecte. Cette dimension est extrêmement importante car elle rappelle que la production de richesse n’est pas forcément liée à une rémunération. Il est possible de produire des richesses, d’agir au service des autres, de participer à la société sans perspective de rémunération. Seul le bénévolat rappelle que l’action ou la création n’est pas motivée par une rémunération mais par la seule envie d’agir.
Le bénévolat signifie aussi que le travail est librement consenti. Le bénévolat ne peut pas être contractualisé. Le bénévole ne peut être puni ou ne peut avoir de moyens de coercition contre lui. Le bénévole décide lui-même de ce qu’il va faire, avec qui il va le faire et pour quelle cause il va le faire.
Se remettre en phase avec le monde
Le bénévolat est un lieu où la personne se réunit avec elle-même. Elle retrouve l’essence de ce qu’elle est. Elle se remet en phase avec le monde. Elle retrouve des espaces où elle se sent en relation la plus parfaite et la plus efficace avec le monde qui l’entoure, des espaces où elle va se sentir utile. Chacun doit trouver cette dimension. Personne ne peut vous amener sur un territoire ou sur un autre, de force.
Dans la société dans laquelle nous avançons aujourd’hui, il est important que nous sortions un peu de cette logique “je ne travaille que lorsque je suis rémunéré”. On peut s’interroger sur ce dont le monde a besoin et s’interroger : “que puis-je faire ?”, puis apporter cette richesse, ma richesse unique, dont le monde a tant besoin aujourd’hui.
On trouve environ 15 million de bénévoles en France. Si un jour, ces bénévoles décidaient de rompre leur engagement, la société s’arrêterait. Le société repose sur notre engagement à tous. Il vous reste à décider où apporter votre talent dans la multitude d’associations existantes !”