Les plantes sauvages ? Caroline Martin les connait bien ! Elle dévoile ci-dessous une plante médicinale particulièrement impressionnante : l’achillée millefeuille, dont le nom latin est Achillea millefolium.
L’Achillée millefeuille détient des propriétés tonique, digestive, antispasmodique, emménagogue, hypotensive, anti-inflammatoire et diurétique. Pas mal pour une petite plante vivace souvent peu considérée !
Caroline Martin
Achillée millefeuille : vertus pharmaceutiques
Caroline Martin : “Connue sous le nom « d’herbe aux coupures », l‘Achillée millefeuille a des propriétés hémostatique, antibactérienne et cicatrisante, parfaites pour aider à soigner des blessures externes. Son nom est d’ailleurs dérivé de celui du héros grec Achille qui l’utilisait pour soigner les lésions cutanées de ses hommes dans l’Iliade d’Homère.
Plus récemment, durant la Première Guerre mondiale, elle faisait partie du kit de premiers soins que possédaient tous les soldats qui partaient se battre. Elle détient aussi des propriétés tonique, digestive, antispasmodique, emménagogue, hypotensive, anti-inflammatoire et diurétique. Pas mal pour une petite plante vivace souvent peu considérée car peu spectaculaire !
Achillée millefeuille : délice en cuisine
Cette plante sauvage peut également être utilisée en cuisine. Ses feuilles peuvent remplacer le persil dans certains plats comme les salades, les quiches, les ragoûts. Elles sont seulement plus amères, ce qui ne sera peut-être pas apprécié par tout le monde. Il semblerait qu’on puisse même l’utiliser en pâtisserie, à la place de la cannelle ou de la muscade (il me faut essayer pour pouvoir vous le confirmer !).
Et elle peut servir à de nombreuses boissons ; on peut utiliser ses fleurs et ses feuilles, fraîches ou séchées pour faire des tisanes. On peut l’utiliser, pure ou mélangée, avec d’autres herbes comme du thym (notons que la tisane noircie si elle n’est pas consommée rapidement). On peut même faire une sorte de limonade avec ses fleurs en utilisant les principes de la fermentation naturelle.
Et ce n’est pas tout ! Ce condiment très spécial a longtemps servi à aromatiser les bières du passé ; nos ancêtres n’ont pas toujours utilisé du houblon pour faire cette boisson qui existait déjà du temps de l’Égypte ancienne ! L’utilisation du houblon par les brasseurs est, en fait, relativement récente. Mon mari, féru de bière, a ainsi trouvé une recette où des fleurs et des feuilles d’achillée sont utilisées avec des feuilles d’angélique pour faire une bière bien spéciale appelée gruit. Vu que nous avons ces deux plantes qui poussent, une dans le jardin, l’autre à côté du parc des poules, il ne restait qu’à récolter les parties nécessaires et les faire sécher, pour faire un brassin.
Cette gruit a une amertume différente de celle des bières communément brassées de nos jours, ce que nous avons trouvé particulièrement intéressant (si bien qu’il n’en reste déjà plus beaucoup !).
Il est donc temps de récolter un nouveau lot de fleurs et de feuilles pour se préparer à refaire ce breuvage d’une autre époque !”
À propos de l’auteur
Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Depuis septembre 2022, elle propose régulièrement des conseils et des réflexions de saison pour diffuser les bonnes pratiques de jardinage, sur le site du Courant pour une écologie humaine.
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