Année internationale des camélidés : penchons-nous sur les chameaux !

22 Juin, 2024 | NATURE & ENVIRONNEMENT

L’ONU a proclamé l’année 2024 Année internationale des camélidés. Réparties dans plus de 90 pays à travers l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique, de nombreuses populations dépendent de ces animaux. Hommage bienvenu aux camélidés !

Camélidés : héros des déserts et des hauts plateaux

Alpagas, chameaux de Bactriane, dromadaires, guanacos, lamas ou vigognes… les camélidés trouvent leur origine en Amérique il y a 45 millions d’années. Des hauts plateaux andins d’Amérique du Sud aux déserts d’Afrique et d’Asie, ils sont indispensables à la vie nomade. De véritables navires du désert ; les camélidés prospèrent là où d’autres espèces animales ne peuvent survivre. Voilà pourquoi ils sont nommés héros des déserts et des hauts plateaux ; ils résistent aux conditions climatiques les plus rudes.

L’Année internationale – proposée par l’État de Bolivie, puis approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2017 – permet de mettre en avant leur contribution essentielle aux moyens d’existence de millions de ménages dans plus de 90 pays. De fait, ils concourent à la sécurité alimentaire, à la nutrition et à la croissance économique et ont une grande importance sur le plan culturel pour de nombreuses populations dans le monde. 

Suivre les camélidés vers la sobriété !

L’ONU souhaite notamment mettre en lumière leur potentiel face aux défis de la crise climatique ; les camélidés assistent les populations locales sur de nombreux sujets : lutte contre la faim, autonomisation des femmes, exploitation durable des écosystèmes terrestres, etc.

Et ils disposent d’une qualité exemplaire qui pourrait toujours plus inspirer les humains et leurs stratégies d’adaptation : la sobriété !

Camélidés
Camélidés d’Amérique du Sud ©Giada Connestari /FOOD4 LaStampa

Découvrir les différentes espèces de camélidés

Le chameau de Bactriane

Le chameau de Bactriane a deux bosses sur le dos. C’est le plus grand des camélidés. Il peut vivre à la fois dans le désert et les régions semi-désertiques. Tout comme le dromadaire, il peut se déplacer pendant de longues périodes sans boire ni manger en transformant en énergie la graisse stockée dans ses bosses.

Il ne doit pas être confondu avec le chameau sauvage qui est une autre espèce vivant uniquement dans des zones désertiques isolées situées entre la Chine et la Mongolie.

Comme tout camélidé, c’est un animal robuste et résilient sur lequel les populations peuvent compter dans les moments difficiles. Capable de survivre dans des conditions difficiles, voire extrême, il est source d’aliments nutritifs et de fibres et est donc incontournable pour les communautés nomades et les populations vivant dans des zones arides.

Camelus bactrianus in Western Mongolia. Khovd Aymak

Le dromadaire

Le dromadaire a une bosse, un long cou arqué et un poitrail étroit ; il se déplace difficilement dans les zones montagneuses, d’où son surnom le chameau des plaines. Il vit en Afrique et en Asie.

À l’instar du chameau de Bactriane, il peut se déplacer sur de longues distances et survivre de longues périodes sans boire. Raison suffisante, sans doute, pour devenir le compagnon de route idéal face à l’immensité du désert.

Dromedaries in the Negev, Israel.

Le lama

Grand animal aux allures de cheval à courte queue, le lama a des oreilles plutôt longues et légèrement incurvées comme des bananes.

Sa population compte 4 millions d’individus dont la moitié vit en Bolivie. La laine fabriquée à partir de ses fibres est légère et tient très chaud.

Lamas (Lama glama) au coucher du soleil. Image prise à San Pedro de Atacama (nord du Chili) à une altitude d’environ 2 400m.

L’alpaga

Doté d’un long cou et de longues jambes, l’alpaga a une mâchoire supérieure sans dent avant. Comme les autres camélidés d’Amérique du Sud, ses pieds sont doux et comportent des coussinets pour ne pas abîmer les pâturages.

C’est un animal sociable qui aime être entouré de ses congénères et d’autres animaux.

Avant l’arrivée des Espagnols, alpagas et lamas étaient les principales bêtes de somme, fournissant également fibres et viande aux populations. Alpagas et lamas sont les seuls camélidés d’Amérique du Sud à avoir été domestiqués.

Bébé alpagas près de la ville de Ñuñoa au Chili. Mars 2023.

Le guanaco

Le guanaco est l’un des plus grands mammifères terrestres sauvages vivant en Amérique du Sud. Sa silhouette est fine et ses grandes oreilles pointues. Contrairement au lama, il n’a pas différentes robes ; son pelage varie du brun clair au brun foncé avec du blanc sous le cou et le ventre.

La guanaco est rapide : il peut courir à environ 56 kilomètres / heure (presque aussi rapide qu’un tigre !). Comme les autres camélidés, les fibres qu’il fournit sont précieuses pour les communautés locales.

Un Guanaco dans le parc national Nahuel Huapi en Argentine.

La vigogne

La vigogne est l’emblème du Pérou. Elle a un pelage brun sur le dos et un poitrail blanc. D’aucun s’accorde à dire que sa laine est la plus fine du monde.

En dépit de la finesse de son pelage, elle supporte les basses températures car son corps stocke la chaleur du soleil pendant le jour.

Les vigognes, ainsi que les autres camélidés d’Amérique du Sud – les lamas, les alpagas et les guanacos – sont les camélidés du Nouveau Monde ; ce sont des mammifères indigènes du continent. Ils s’inscrivent dans la culture et la spiritualité des peuples autochtones et des communautés locales des hauts plateaux andins.
De la même manière, le chameau de Bactriane et le dromadaire sont importants sur le plan culturel et social dans les régions arides et semi-arides d’Afrique et d’Asie.

Vigogne dans le désert d’Atacama.

Retrouver le site dédié à l’année internationale des camélidés.

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