Quid de la bienveillance en politique ?

20 Jan, 2017 | Non classé

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Au sein du Courant pour une écologie humaine, un groupe de personnes composé d’élus locaux et de citoyens s’est penché sur la question de la bienveillance en politique. Le fruit de cette réflexion arrive à point nommé, vu les prochaines échéances électorales en France…

 

La bienveillance en politique

L’objectif du politique est de travailler à la paix et à la justice. La bienveillance est donc indispensable à une action politique efficace.

La bienveillance demande un surcroit de force intérieure : douceur et force, pas de faiblesse, pas de violence. Car la paix est efficace. La bienveillance est un signe de force et elle désarme.

La bienveillance prend du temps. Elle n’agit pas instantanément.

La bienveillance nécessite d’être très professionnel : préparer ses dossiers, passer le temps nécessaire à connaître les sujets, les points de vue, la mise en œuvre, etc. Se présenter sans préparation expose au discrédit qui rend l’attitude bienveillante inopérante et peut même la discréditer.

La bienveillance a un pré-requis de vérité car de l’absence de vérité naît la violence. Et on ne peut pas servir la paix sans la vivre soi-même. En politique il est aussi nécessaire de prendre en compte une forme de théâtralisation possible et légitime si elle ne devient pas un rôle factice. Cela n’est pas incompatible avec la vérité et la bienveillance.

 

Logique de groupe

La logique de groupe est nécessaire à l’action politique qui requiert des majorités. Elle doit permettre de conserver l’humilité du service du projet de groupe et pas de son ambition personnelle. Pour préserver la vérité, et donc la bienveillance, il est nécessaire d’en avoir défini à priori les limites : « je ne serai pas solidaire de mon groupe si … » et je le fais savoir. Il est possible de faire connaître ses limites sans faire de déclaration tonitruante mais simplement en posant à temps les questions qui dévoilent explicitement les limites que nous avons.

 

Vocabulaire : bien commun et subsidiarité

Bien commun : souvent confondu avec intérêt général. Or, le bien commun recherche le plus grand épanouissement des personnes. La recherche du bien commun met en place les conditions favorables et ne réalise pas l’ « intérêt ». C’est plus modeste, plus respectueux de la liberté et à la fois plus ambitieux pour les personnes à qui on ne se substitue pas.

Subsidiarité : est entré dans le vocabulaire de l’Europe notamment. Mais il y est souvent utilisé pour justifier une délégation. Or la subsidiarité c’est reconnaître la compétence propre et supérieure du niveau inférieur de gouvernance. Exemple : la famille est le meilleur lieu de l’éducation des enfants (proximité et compétence supérieure), pas par délégation de l’Etat.

 

Cet article est issu d’un échange de l’alvéole « gouvernance démocratique » avec le P. Rougé, aumônier des parlementaires.

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