L’engagement et la solidarité sont plébiscités par les Français. Selon le sondage Ifop-Fiducial, 44 % des répondants estiment que la générosité est l’une des qualités les plus importantes à encourager chez les enfants. De plus, Recherches et Solidarités estime qu’en France 21 % des foyers payant des impôts sont également des donateurs réguliers. Et pourtant, savoir à quelle structure donner, comment, à quelle fréquence… peut se révéler plus complexe qu’il n’y paraît. Ci-dessous, quelques idées de plateforme.
« WeGive », une start-up qui engage les entreprises
We Give est une start-up française qui aide au développement RSE des entreprises en proposant d’impliquer leurs salariés dans la démarche de dons associatifs et solidaires.
Créée par deux jeunes Français issus d’écoles de commerce qui, après une courte expérience dans des entreprises privées de finance, décident de quitter leurs emplois respectifs pour s’orienter vers une carrière dans l’économie sociale et solidaire.
Sensibles aux difficultés que peuvent rencontrer les associations dans la collecte de fonds pour le financement de projets sociaux ou environnementaux, ils cherchent à innover et décident de créer l’application mobile We Give.
Le principe de We Give :
- Les entreprises créent un compte sur la plateforme et y versent le budget de mécénat participatif qu’elles souhaitent voir alloué dans des œuvres sociales, solidaires ou humanitaires.
- Un code donateur est transmis à chaque salarié de l’entreprise qui pourra, via l’application mobile WeGive, sélectionner les campagnes listées sur la plateforme, qu’il souhaite voir soutenir par son entreprise.
- À la fin de la période d’attribution, la start-up détermine le pourcentage du montant à allouer à chaque campagne, transfère les fonds correspondants, gère les reçus fiscaux et les regroupe dans un seul et même document récapitulatif des dons effectués durant l’année. Parmi les associations proposées figurent, entre autres, Association Petits Princes, Enfants d’Asie, Solidarité Internationale…
- L’entreprise pourra alors transmettre ce certificat à l’administration fiscale pour prendre en compte la défiscalisation du don.
Cette plateforme permet ainsi aux entreprises d’impliquer leurs salariés dans la politique de RSE interne et de faciliter les investissements solidaires, en vue d’une défiscalisation de l’intégralité de leur budget mécénat.
Quand on sait que la RSE des entreprises est de plus en plus recherchée par les salariés, et principalement par les nouveaux embauchés issus des générations Y ou Z (c’est-à-dire nés respectivement après 1984 et 1997), cette action peut faire la différence. Ainsi, selon une enquête BNP & Boson Project, pour un poste similaire, un jeune sur cinq préférera l’entreprise la plus engagée éthiquement.
Cette application permet également aux associations de collecter plus facilement de l’argent pour financer leurs projets et surtout de gagner en visibilité.
À noter toutefois, la prestation n’est pas sans contrepartie puisque la plateforme prélève 10 % du montant investi par les sociétés : 4 % sont utilisés pour les frais de transaction et les 6 % restants sont employés à la maintenance de la plateforme.
« HelloAsso », une plateforme qui simplifie le don de particuliers
HelloAsso est une start-up française créée en 2013 qui met à disposition des associations, des technologies de paiement pour le financement de leurs campagnes.
Vente de biens ou de services, monétisation de billets pour un événement ou une tombola, déploiement de campagnes de crowdfunding, affranchissement aux droits d’adhésion aux structures ou juste don « standard », HelloAsso propose un large choix de prestations, intégralement gratuites, pour les associations.
La plateforme se rémunère uniquement sur les dons des particuliers. À chaque don, ces derniers sont invités, s’ils le souhaitent, à arrondir leur financement solidaire au profit de la structure. Le montant de la participation n’est donc pas fixé : chacun est libre de contribuer ou non à la hauteur du montant qu’il souhaite.
Cette plateforme permet ainsi aux associations, aussi petites soient-elles, d’être plus largement connues et met à leur disposition des technologies de paiement fiables, ce qui met en confiance les donateurs.
La plateforme a pris très rapidement de l’ampleur, dépassant les 15 millions d’euros collectés en 2015, soit tout juste 2 ans après son lancement.
En 2020, HelloAsso est une entreprise assermentée Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUE) de 65 salariés à plein temps basés à Bordeaux et Paris. C’est aussi un réseau de plus de 80 000 associations ayant récolté, à lui seul, 140 millions d’euros depuis sa création, soit pas moins de 38€ par minute !
« Goodeed », une plateforme pour financer des projets gratuitement
Goodeed est un site Internet français qui collecte des fonds pour des ONG en utilisant les revenus publicitaires générés par des plateformes Internet et mobile.
Ainsi, la structure propose à chaque membre de sa communauté de visionner quotidiennement 3 courtes publicités et reverse 60 % des bénéfices du visionnage à un projet préalablement sélectionné par l’utilisateur parmi une liste. Les thématiques sont variées : environnement, santé, nutrition, voyages, éducation… À l’utilisateur de choisir l’axe qui le touche le plus.
Les 40 % restants sont utilisés pour entretenir la structure : site Internet, communication, marketing… Cette répartition peut paraître inégale, mais il faut garder à l’esprit que Goodeed propose des dons « gratuits », uniquement basé sur les recettes publicitaires. Le montant associé est, en moyenne, de 3 centimes par visionnage. On comprend donc aisément que la plateforme doit prélever un pourcentage relativement important des recettes pour subvenir à ses besoins.
Ce concept est particulièrement apprécié de la jeunesse française : actuellement, 80 % des donateurs de Goodeed ont moins de 35 ans et pour 70 % d’entre eux, Goodeed est leur premier don.
L’entreprise en est d’ailleurs bien consciente et joue volontiers sur ce point en proposant des campagnes marketing ciblées, soutenues par des influenceurs célèbres et en mettant en place une notion de communauté. Ainsi, à l’image d’un jeu, chaque membre peut se créer un avatar et à chaque don, il capitalise des points qui lui permettent de changer de statut, pour atteindre l’ultime grade de « super-héros ». Mais attention, un jour d’oubli et l’ascension est stoppée !
Développé par Vincent Touboul-Flachaire en juin 2015 alors qu’il avait 17 ans, le concept de Goodeed est très rapidement devenu un succès. Lauréat au concours d’entrepreneuriat « 100 jours pour entreprendre » et sujet de nombreux articles et interviews de l’Express et du Huffington Post, le concept s’est popularisé très rapidement. Après tout juste quatre mois de mise en service, le site Internet était déjà présent dans plus de 132 pays à travers le monde et avait collecté plus d’un million d’euros.
En 2020, Goodeed, c’est une communauté de 355 000 donateurs quotidiens, un réseau de 128 associations, 282 projets soutenus et une cagnotte de 1.9 millions d’euros sur 5 ans !
En deux mots, une belle victoire pour une petite entreprise française, initiée sur les bancs de l’école.
Temps, argent, engagement… peuvent également être monétisés au profit d’actions solidaires, alors n’hésitez pas à les utiliser !
Sources :