Nathalie travaille à la mairie d’une petite ville de province. Elle a récemment vécu une histoire qui pourrait sembler anecdotique si ça n’était, en réalité, une expérience fondatrice. Son rapport au monde et son regard sur l’Homme ont été transformés en profondeur : oui, remettre l’humain au cœur de chacune de nos actions est vital, et ça n’est pas toujours notre premier réflexe !
Du vert : beaucoup d’arbres, de jardins et de ciel. Et, posées le long de rues sages, des maisons se hissant parfois jusqu’au premier étage, se regroupent pour former un bourg à taille humaine où il fait bon vivre.
C’est là que travaille Nathalie ; À la mairie, pour être précis, ce bâtiment en briques rouges qui se dresse fièrement au-dessus d’un perron orné de fleurs des champs.
Nathalie a un parcours singulier. Chimiste au début de sa carrière professionnelle, elle a longtemps été travaillée par une exigeante quête de sens. De remises en question en formations, elle atterrit ici, au service d’une commune qui lui est chère, dans une équipe qu’elle apprécie et pour une cause qui la fait vibrer : l’écologie et la protection de l’environnement.
Au début du conte : un irritant
Ce jour-là, une lumière hivernale baigne le grand bureau où ses collègues se concentrent. La période est dense : on ne manque pas de sujets en situation de crise sanitaire ! Nathalie a besoin d’une pause. Elle se fait couler un café et, en silence, s’approche de la fenêtre, pour reposer son regard dans le gris cotonneux du ciel.
C’est alors qu’elle note un détail qui la fait hurler intérieurement : l’une des poubelles de tri, joliment ordonnées par couleurs le long d’un mur municipal, est ENCORE défoncée !
Son sang ne fait qu’un tour. Elle connait l’origine de cette incivilité : la borne wifi de la mairie n’est pas sécurisée. Aucun code secret n’étant requis, qui le souhaite peut bénéficier d’une connexion gratuite en s’approchant suffisamment de la bâtisse. Or, régulièrement, un individu passe le soir pour surfer sur Internet. Et comme parfois, il reste la nuit entière, il a naturellement élu les poubelles comme assise de choix.
Ni une ni deux ! Nathalie rédige de sa plus belle écriture une pancarte qu’elle s’empresse d’accrocher à la vue de tous : MERCI d’arrêter d’endommager les poubelles ! Et s’en retourne travailler, soulagée d’avoir agi.
Mais cette démarche n’a pas l’effet escompté : les couvercles des poubelles, encore et toujours, crèvent sous le poids de l’usager nocturne.
Changer de regard : le déclic
Dépitée et à court d’idées, c’est la remarque d’un de ses collègues qui illumine Nathalie : Et si le noctambule ne savait pas lire ?
Elle n’y avait pas pensé – tellement occupée qu’elle était à préserver l’intégrité des poubelles de la collectivité. Elle prend conscience que cette suggestion est tout ce qu’il y a de plus plausible.
Voilà comment Nathalie a un sursaut mental. Elle réalise qu’elle n’a pas pris le problème dans le bon sens. Qu’en est-il de cet homme qu’elle classait instinctivement dans la catégorie “nuisible pour les biens publics” ? Quel est son parcours et ses besoins réels ? S’il brave le froid nocturne si régulièrement, c’est que son quotidien ne doit pas être si aisé. Que pourrait-elle faire pour lui rendre la vie plus facile ?
La solution lui apparaît alors comme une évidence : “Et si on lui installait une chaise ?”.
Aussitôt pensé, aussitôt fait ! Une assise est fixée à l’abri du vent – et plus d’uns en bénéficient – tandis que, dans leur coin, les poubelles sont dorénavant préservées de toute égratignure…
D’une pierre, deux coups. Remettre l’humain au cœur de nos réflexions avant d’agir : un enseignement qui fait changer de regard sur toutes nos activités !
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