Dans le cadre du parcours Cap 360°, nous avons demandé à chaque participant de révéler ce qui le rattachait personnellement au fait de « cultiver ». Sachant qu’il y a deux façons d’interagir dans son quotidien avec ce thème : soit indirectement, via nos approvisionnements personnels, familiaux ou professionnels (fruits, légumes, autres produits alimentaires), soit directement, par ce que nous cultivons, plantons ou récoltons…
Bonnes pratiques, découvertes de savoir-faire et savoir-être, échanges d’adresses en circuits courts : les retours sont nombreux et passionnants. Des pépites qu’il nous semble vital de partager avec le plus grand nombre, persuadés que nous sommes de leur impact sur nos vies respectives et sur la planète.
Ci-dessous, les retours de Nancy.
Grégoire : « Avoir un contact à la terre même minime est un remède pour notre temps qui voudrait tout, tout de suite. La terre est généreuse mais nécessite un minimum de travail et de temps (de patience). Nous plantons et semons aujourd’hui pour pouvoir récolter le meilleur dans plusieurs mois. La nature et le jardin sont des écoles de sagesse et d’épurations des pulsions. Si je veux des fraises, il faut que j’attende la saison qu’elles poussent et les protéger des prédateurs et non pas foncer dans mon hypermarché.
Avoir un morceau de terre nous enseigne que le travail apporte des fruits, que c’est un métier exigeant, pas rémunéré à un juste salaire. Cela nous amène également à respecter ces fruits de la terre si durs à obtenir qu’il ne faut pas les gaspiller. »
Véronique : « J’ai la chance d’avoir un potager prêté par un couple de personnes très âgées, tout près de chez moi, en pleine ville, dans un grand jardin insoupçonné !
Outre les bonnes choses que je peux récolter et partager, j’en tire un bienfait physique et mental. Le jardinage est très thérapeutique (entre autres contre le risque de dépression, le spleen, etc…) et permet de faire de l’exercice physique qui garde en forme.
Les amis âgés font acte de bienveillance et de générosité envers moi et sont heureux de voir leur potager entretenu… moi, je leur apporte de bonnes soupes en échange ! Et ma visite aussi leur fait plaisir.
Ils me partagent les fruits de leur jardin : groseilles, framboises, cassis, mirabelles, quetsches, abricots, pommes, poires, coings : un vrai jardin d’éden ! J’y ai rajouté des fraises bien appréciées. La cueillette de ces fruits me réjouit.
Tout ceci est source d’émerveillement. Le fait de semer, de voir germer, puis de voir pousser les légumes est pour moi, à chaque fois, un petit miracle ! Je ne fais qu’arroser un peu, sarcler et admirer puis récolter ! La fécondité de la terre m’épate.
Je connais aussi un grand jardin partagé à Maxéville, proposé par la municipalité. Une trentaine de participants y travaillent ensemble, chacun apporte son savoir-faire, ses bras et sa bonne humeur. C’est une bonne façon de valoriser les communs, de retrouver l’esprit d’équipe et de responsabiliser chacun !
Un jeune homme est employé par la mairie à temps partiel, je crois : le jardinage est son métier. Il conseille et enseigne la bonne conduite pour une culture raisonnée, voire bio.
Muriel CHOLOT est la responsable du lieu et a un dynamisme étonnant. Presque tous les dimanches, les participants se retrouvent pour un repas partagé, un barbecue (l’été). L’ambiance est chaleureuse. On y est très bien accueillie, j’y suis allée plusieurs fois demander conseil. Je leur ai donné des pieds de framboisiers (cela pousse comme du chiendent !). J’ai eu ainsi une adresse de fumier à aller chercher, ce que j’ai aussitôt fait !
Nous notons que les gens sont de plus en plus à la recherche de potagers et que les municipalités en proposent. A Cambridge, en Angleterre, c’est courant. Notre fils et son épouse louent pour rien du tout un bel espace, entouré d’autres potagers non fermés ni vraiment délimités. C’est source d’entraide, d’échange de graines, de savoir-faire, de prêt d’outils, etc…
Je m’aperçois que les habitudes sont difficiles à perdre. Quand nous avions nos enfants à la maison, ce n’était pas possible d’acheter bio. Je n’avais pas de dilemme éthique : j’allais au plus près et au moins cher (Lidl, Aldi, leader price etc…). Maintenant que nous ne sommes plus que deux, je continue mes achats ainsi, alors que nous pourrions consommer mieux et faire plus attention à la provenance. Je réfléchis à une AMAP, mais le problème est que l’été, j’ai mes propres légumes, et dans une AMAP, on s’engage pour toute l’année, avec un panier par semaine.
Avec une cousine qui habite Toul, nous nous partageons une fois par an une commande de steaks hachés bio (livrés par 60 = 30 chacune) d’un producteur local.
Je suis allée au marché bio de Maxéville, cela démarrait tout juste et il n’y avait pas grand-chose. Il paraît que c’est plus diversifié aujourd’hui, il faudra que j’y retourne, d’autant que j’ai appris qu’une étudiante de notre rue y vend les fromages de chèvre fabriqués par ses parents dans les Vosges ! »
Thérèse : « Cultiver soi-même… un jour, peut-être, vous viendrez dans mon pays, visiter le tout petit jardin qui borde la maison. Très peu d’espace, assez peu de travail mais un mirabellier, des groseilles, des framboises, du cassis, une vigne, des herbes : menthe, oseille, ciboulette, verveine, thym, basilic, coriandre, sauge, romarin, orties, des trucs qui poussent sur rien et qui ont du goût.
Pour les heillecourtois qui veulent vraiment cultiver, la mairie procure des jardins pour une location dérisoire. Ils sont vraiment beaux, les gens échangent beaucoup leurs techniques, leurs graines et le paysage est soigné, harmonieux. Quand j’aurai un peu plus de temps, peut-être m’y mettrai-je…
Et sinon, tous les 15 jours, je vais chez un producteur bio à Faux, pour ma consommation de fruits et légumes. »
Les bonnes adresses que nous avons choisi de partager, à Nancy : 2016-02_BonnesAdressesNancy
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