Ce mois-ci, La Maison des bouquins propose un roman de Sibylle Grimbert : le dernier des siens, paru fin août 2022 aux éditions Anne Carrière.
L’histoire
1835. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d’histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur terre de l’oiseau.
Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’animal. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.
Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers le Danemark. Gus prend progressivement conscience qu’il est peut-être le témoin d’une chose inconcevable à l’époque : l’extinction d’une espèce. Alors qu’il a fondé une famille, il devient obsédé par le destin de son ami à plumes, au détriment de tout le reste. Mais il vit une expérience unique, à la portée métaphysique troublante : qu’est-ce que veut dire aimer ce qui ne sera plus jamais ?
L’avis d’Anne
- C’est bien écrit, et ça c’est bon !
- C’est original : 1830 Gus (zoologiste), est envoyé dans le grand nord par le Musée d’histoire naturelle de Lille. Les hommes vivent de la pêche là-bas, notamment de la pêche aux pingouins. Alors, du bateau où il a embarqué pour étudier la faune, Gus assiste à des massacres de grands pingouins, ce qui est bien dommage, certes, mais qui ne l’émeut pas plus que cela : il faut bien que ces hommes se nourrissent et nourrissent leurs familles, n’est-ce pas ?
Les cartes sentimentales vont être rabattues quand Gus récupère un grand pingouin blessé et l’installe chez lui. Mais cela suscite quelques convoitises : Prosp représente de la viande pour les pêcheurs et un précieux spécimen pour le musée. Mais pas seulement : de plus en plus de collectionneurs s’intéressent aux grands pingouins dont la population globale semble diminuer fortement.
Et quand je parle de ” cartes sentimentales”, je pèse mes mots car voilà que Gus s’attache à ce pingouin qui, comme toute créature, a son caractère. Les sentiments du zoologiste iront crescendo lorsqu’il prendra conscience que Prosp (le pingouin) appartient effectivement à une espèce en voie d’extinction. - C’est une belle réflexion sur notre lien avec les animaux. (Je dirais que, comme pour tout, il convient que les choses soient ordonnées… Mais je n’en dis pas plus pour ne rien spoiler !)
À propos de l’auteur, Sibylle Grimbert
Sybille Grimbert est éditrice et romancière. Ella a déjà publié aux Éditions Anne Carrière Le Fils de Sam Green, Avant les Singes, La Horde.
Découvrez le coup de cœur lecture précédent : La librairie de Monsieur Livingstone de Mónica Gutiérrez.
