Tugdual Derville, co-initiateur du Courant pour une écologie humaine, s’étonne que Greenpeace demande que le projet de loi sur l’alimentation, débattu depuis mardi 22 mai 2018 au Parlement, instaure deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires.
“Un nouvel interdit alimentaire vient compliquer – si c’était possible – l’imbroglio des repas scolaires. Il ne s’agit plus de Halal ou de Casher mais de s’interdire toute viande et tout poisson, s’il on est végétarien voire, s’il on est végétalien, tout ce qui vient d’animaux : œufs et produits laitiers. La dernière offensive est signée Greenpeace qui demande que le projet de loi sur l’alimentation, débattu depuis mardi au Parlement, instaure deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires. Les experts qui alimentent… le débat laissent perplexes : alors que les uns dénoncent la surconsommation de viande au regard de nos besoins, pédiatres et diététiciens insistent sur le risque, pour l’enfant, d’un abandon total de la viande et des carences induites. On ne peut qu’être d’accord avec la nécessité d’une alimentation saine et équilibrée, qui peut passer – pour certains – par moins de protéines animales. Et aussi pour enrayer le scandale du gaspillage alimentaire, qui toucherait particulièrement viande et poisson à la cantine.
Mais le débat est quasi religieux. Selon leurs différentes obédiences, végétariens, végétaliens et surtout Vegan obéissent plus ou moins consciemment à des préceptes moraux, des interdits et des dogmes qu’il est difficile de discuter. En l’affirmant, je sais que je marche sur des œufs.
Car les mobiles louables, sanitaires et environnementaux, se mélangent à l’antispécisme. L’antispécisme est une nouvelle religion qui remet en cause la distinction homme – animal. Elle est de plus en plus prosélyte et culpabilisatrice ces derniers temps. Exemple dans le métro parisien où s’affiche un poisson agonisant dans un filet, avec la mention « Les poissons aussi souffrent » et « veulent vivre ». À Lille, une boucherie vient d’être attaquée pour la seconde fois par des Vegan radicaux. À Lyon, d’autres adeptes ont tagué une fromagerie en écrivant lait = viol. Vous avez bien entendu : traire une vache serait la violer ! Qui défendra nos éleveurs et nos pêcheurs contre cette salade ? Pour ma part, je tique quand le think tank Terra Nova veut la généralisation du repas alternatif végétarien dans les cantines, mais aussi un jour spécial végétarien pour tous par semaine. Pour Terra Nova, les élèves « qui mangent uniquement casher ou halal pourraient manger aux côtés des végétariens », et cela résoudrait « simplement les débats (…) sur l’adaptation de l’offre de restauration scolaire aux interdits alimentaires d’origine religieuse ». J’en doute !”