« Man of Steel » : un super héros pour l’Ecologie Humaine ?
Porteur de messages forts sur le patrimoine de l’humanité, « Man of Steel » se démarque sans conteste de la doxa hollywoodienne. D’aucuns diront qu’il promeut l’écologie humaine !
Dans une longue introduction sur le sort de la planète Krypton, d’où vient Superman, l’on découvre que ce monde a été détruit par la volonté de toute puissance de ses habitants, sur eux-mêmes et la nature. Reproduction artificielle, programmation des naissances, mais aussi destruction des ressources naturelles et de l’écosystème sont les raisons de la fin de Krypton. Le désir de pouvoir sans entrave et l’eugénisme ont fait oublier toute prudence aux téméraires kryptoniens. Un vrai clin d’œil aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’homme et sur la planète, et une dystopie au message très en phase avec l’écologie humaine.
Alors que son peuple est en proie à l’anarchie, Superman naît d’une procréation naturelle, la première depuis des siècles. Un héros emblème du bon sens retrouvé ?
Toutefois le rapprochement s’arrête là. Car « Man of Steel » est avant l’histoire d’un surhomme, voué à guider et à sauver par lui-même le commun de mortels. La société est passive et désarmée, elle ne peut rien faire sans Superman. Or, nous sommes persuadés que le changement de société se fera, non grâce à un « homme providentiel », mais par « la base », grâce aux acteurs agissant sur le terrain. Ce sont initiatives locales et les engagements de chacun qui donneront lieu à terme à un changement de société.
L’intrigue de « Man of Steel », comme celle de beaucoup de blockbusters hollywoodiens, fait la part belle au temps court, à l’action à effet immédiat, au spectaculaire. « Sauver le monde » n’est finalement qu’une question de quelques heures. La réalité est -bien-entendu- tout autre. Remettre l’homme au centre, dans tous les domaines, est un vrai travail de fourmi, dont les fruits ne seront probablement perceptibles que dans le temps long.
Il reste que l’esthétique de « Man of Steel » donne une vraie force à son message sur l’homme. Cinéphiles, courez-y !