La récente adaptation du célèbre roman de Frank Herbert, classique de la littérature de science-fiction, est sortie dans les salles françaises le 15 septembre 2021. Réalisé par le Canadien Denis Villeneuve, interprété par Timothée Chalamet, Jason Momoa ou encore Rebecca Ferguson, pour ne parler que d’eux, le film était très attendu par les fans. Pour de multiples raisons (détaillées ci-dessous), on a élu “Dune” coup de cœur ciné du mois.
L’histoire
Le Duc Leto et sa famille gouverne la maison des Atréides, une des plus importantes de l’empire interstellaire féodal. Ils vivent dans le calme et la justice avec leur peuple sur Caladan, une riche planète. Un jour cependant, L’empereur (de l’Impérium) ordonne au Duc Leto de prendre la gouvernance d’Arrakis, une planète désertique particulièrement dangereuse, plus conne sous le nom de Dune. Entièrement couverte de sable, cette dernière regorge néanmoins d’une ressource précieuse et rare, l’épice. Cette drogue puissante permet non seulement d’accroitre les facultés psychiques mais aussi de prolonger la vie humaine. Leto a pour mission d’exploiter la substance. Seul bémol, le sable recouvrant Dune rend l’extraction de la substance particulièrement difficile. De plus, le Duc fait face à de nombreux ennemis dont le baron Vladimir. Pour remplir cette périlleuse mission et protéger leur lignée, les Atréides vont alors tenter de s’accorder au peuple du désert, les Fremen.
L’avis de Jean-Marie
« Pour débuter mon propos, je dois avouer que je ne suis pas objectif. Cela fait des années que j’attends ce film : j’ai lu quasiment tous les tomes de la saga. Et le jour venu, j’y suis allé avec impatience et une pointe d’appréhension : après toutes les tentatives plus ou moins heureuses, allais-je enfin trouver l’élu ? le Kwisatz Hadérak ? La réponse est oui ! Et d’ailleurs, je compte bien y retourner très vite.
Revenons à l’histoire : en l’an 10191, la vie du jeune Paul, héritier de la maison Atréides, est bouleversée le jour où son père, le duc Leto se voit confier par l’empereur, l’administration de Arrakis, la très convoitée planète des sables, seul lieu dans l’univers où est récoltée “l’épice”, une ressource rare aux pouvoirs extraordinaires. Commencent alors intrigues, trahisons et luttes de pouvoir entre les acteurs de l’Imperium : la maison Harkonnen, ennemi héréditaire des Atréides, le “Bene Gesserit”, ordre féminin à l’influence politique et religieuse, et les Fremen, peuple natif d’Arrakis, planète désertique aussi connue sous le nom de… Dune.
Le Canadien Denis Villeneuve (Blade Runner 2049, Sicario) réussit un blockbuster de science-fiction contemplatif. À la croisée de “Game of thrones” et de “Lawrence d’Arabie”, il ravira les lecteurs du roman “inadaptable” de Frank Herbert, comme les amateurs de panoramas grandioses et de scènes épiques teintées de drames Shakespeariens.
Au-delà des affrontements géopolitiques et religieux, l’un des pivots scénaristiques du roman écrit en 1965, réside dans la rareté de l’épice produite par les vers des sables géants, Shaï-Hulud. En cela, Herbert introduit la question de la préservation des écosystèmes alors même que l’écologie n’est pas encore une préoccupation majeure, et encore moins un enjeu traditionnel de la science-fiction.
Denis Villeneuve évoque la place de l’écologie dans la saga : “Dune s’ouvre sur un léger vertige : l’humanité a survécu quelques vingt millénaires lorsque Paul Atréides voit le jour. Cette promesse apparaît encore plus troublante aujourd’hui, alors que nous savons collectivement que notre monde vacille en silence, sous nos yeux, comme dans ces rêves effrayants dus à une paralysie du sommeil, où le corps ne répond plus à la conscience. Nous entendons quotidiennement les échos apocalyptiques des scientifiques qui prédisent un effondrement de l’équilibre de nos écosystèmes, mais nous ne bronchons qu’à peine, demeurant convaincus que notre maîtrise de la technologie viendra finalement à bout de la nature. Ce fantasme de domination des éléments ne date pas d’hier. […] C’est une des raisons pour lesquelles je crois que “Dune” est complètement actuel. “ (Préface de la dernière traduction de Dune aux éditions R. Lafont).
Il y aurait encore tellement de choses à dire sur le parcours initiatique des personnages pour parfaire leur vocation – notamment celui du jeune Paul Atréides -, sur le traitement de l’image à l’esthétique minérale – celle du désert, en particulier, au ciel si blanc et écrasant -, sur le jeu des acteurs – très bon casting, indéniablement et sur ces vaisseaux en forme de grosses libellules! -, mais je préfère conclure ici par une invitation : quid de vous offrir ce bon moment de cinéma dans les jours qui viennent ?»