Ecologie plénière : des convergences inattendues

19 Juin, 2013 | CONSOMMATION, ÉCONOMIE

îcones - bioRien de plus positif que l’écologie plénière : elle réunit des esprits venant d’horizons opposés. Elle unifie des urgences jusqu’ici séparées… Mais c’est à condition de ne pas esquiver la question économique et de lui trouver des réponses « radicales », c’est-à-dire « allant à la racine ».

1. UN CARREFOUR POUR TOUS

Face à la loi Taubira, des écologistes radicaux (la revue L’Ecologiste et le mensuel anticapitaliste La Décroissance) ont pris parti contre la subversion du mariage et ses deux sous-produits : la PMA et la GPA ! Voilà une surprise : des combattants venus de l’écologie profonde, ou de la gauche militante, peuvent converger avec les catholiques sur l’anthropologie. Les lignes bougent.

« Entre l’écologie humaine et l’écologie de l’environnement, il n’y a pas contradiction mais complémentarité »

D’un autre côté, des catholiques français (par exemple) ont commencé à tirer les conséquences écologiques de la doctrine sociale de l’Eglise. En novembre 2011, il y eut deux mille participants aux premières « assises chrétiennes de l’écologie », organisées par le diocèse de Saint-Etienne. En janvier 2012, le livre des évêques de France sur les Enjeux de l’écologie a fait pas mal de bruit. Un peu partout naissent des communautés expérimentales…

Ces convergences entre milieux différents sont des signes. Entre l’écologie humaine et l’écologie de l’environnement, il n’y a pas contradiction mais complémentarité.

 

2. UNE ECOLOGIE “PLÉNIÈRE”

Les deux écologies ont les mêmes adversaires. Par exemple Monsanto : le géant du transgénique est dénoncé par les écologistes, mais aussi par des responsables africains et indiens qui l’accusent d’être le fléau des petits paysans… Or Monsanto est aussi l’un des parrains de la revendication LGBT, comme toutes les major companies américaines (dont la sulfureuse banque Goldman-Sachs1), qui font pression sur la Cour suprême pour ériger le mariage unisexe en norme fédérale ! Ennemi de l’écologie naturelle, Monsanto mérite aussi la colère de l’écologie humaine.

Monsanto et les autres veulent « artificialiser » l’humain comme ils « artificialisent » la nature. Leur logique est de tout transformer en profits dans tous les domaines, par l’ouverture incessante de nouveaux marchés : et, pour cela, d’éliminer tous les freins (culturels, philosophiques, religieux et même scientifiques) qui s’opposent à l’extension totalitaire du domaine de la marchandise. C’est un engrenage : «posséder, manipuler, exploiter », constatait le pape François le 5 juin lors de la Journée de l’environnement 2013… Il indiquait aussi la riposte : « écologie de l’environnement et écologie humaine vont ensemble ! » C’est ainsi qu’on peut parler d’écologie « plénière ». Et ce constat s’adresse à tous : chacun peut le partager, à condition d’être lucide et résolu.

 

3. METTRE EN CAUSE LE MODELE ECONOMIQUE ACTUEL

« L’écologie humaine est un nouvel art de vivre : la sobriété heureuse »

Ouvrir les dossiers de l’écologie plénière, c’est oser aborder les sujets-qui-fâchent : productivisme, énergie, OGM, automobile, finance… Et c’est faire la lumière sur nos incohérences. Par exemple, celle d’écologistes qui dénoncent le transgénique mais approuvent le transgenre : ils ne voient pas que le transgenre aussi est boosté par Monsanto. Autre incohérence : celle de défenseurs de la famille qui ne voient pas que la destruction de la sphère familiale est l’œuvre du modèle économique actuel, avec son hyper-individualisme déguisé en hédonisme…

L’écologie humaine est un nouvel art de vivre : la sobriété heureuse. Donc c’est un nouveau modèle économique, ramené à la mesure humaine. « L’économie au service de l’homme » ? Si ce n’est pas un mot creux, c’est une révolution, pour changer les structures : il s’agit de rompre avec la démesure du Moloch productiviste (l’homme au service de l’économie) ! Le Moloch exténue la nature et mutile l’homme ; l’écologie humaine réconcilie l’homme et son milieu vital, la nature. Nous sommes responsables de notre monde : osons contester Moloch et relisons la « bible » des premiers écolos du XXème siècle, le fameux Small is beautiful, ce livre de Fritz Schumacher qui fut le moins frileux des économistes.

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1« Gay is good business », dit le patron de Goldman-Sachs : Lloyd Blankfein. Le lobby LGBT américain (Human Rights Campaign) est sponsorisé par Monsanto, Goldman Sachs, BP, Google, Nike, JP Morgan, Morgan Stanley etc.

 

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