L’éducation est le processus qui consiste à conduire l’enfant à devenir une personne éclairée, sachant distinguer le bien du mal et aspirant à affiner sa conscience. L’éducation tend à donner les outils pour développer un bon esprit critique. Elle favorise la connaissance de soi, la formation du caractère et vise par-dessus tout l’usage épanoui et plénier de la liberté personnelle. Eduquer, c’est accompagner une personne dans l’acquisition et la croissance des vertus (de virtus, force) comme points structurants de sa personnalité. En ce sens, l’éducation encourage à se sentir responsable, partie prenante de la société dans laquelle on vit, et à prendre des engagements au cœur de la société civile et de son pays. Si l’enseignement ou l’instruction se limitent à la transmission de connaissances, le processus éducatif va bien au-delà. Il se joue à la fois au cœur des familles, de l’école, des structures associatives, de la société et du pays, puisque les parents ne sont pas en mesure de répondre seuls à l’ensemble des exigences du processus éducatif, particulièrement en ce qui concerne l’instruction et le vaste secteur de la socialisation.
Or, du point de vue de l’écologie humaine, le développement intégral et équilibré de la jeunesse dans toutes les formes de la vie humaine – sensible, spirituelle, affective, intellectuelle et morale, personnelle, domestique et sociale -, s’accomplit en premier lieu et de manière privilégiée au sein de la cellule élémentaire de la société qu’est la famille. Cette dernière doit pouvoir partager sa mission éducative avec la société et l’Etat selon un juste principe de responsabilité et de subsidiarité.
Parce qu’elle prépare les citoyens et porte en germe la société de demain, la responsabilité de cette mission constitue un enjeu-clef de nos sociétés, et interroge la prévalence de la famille ou de l’Etat en ce domaine, ainsi que la définition et les limites du contenu de cette mission, à une époque où la promotion du relativisme, du laïcisme, du scientisme, dans une ambiance générale « libérale–libertaire » remettent en question la transmission de valeurs intangibles.