Faire grandir ma cohérence

8 Juin, 2017 | Non classé

Entretien avec Pierre-Yves Gomez, économiste et co-initiateur du Courant pour une écologie humaine. Cet entretien a lieu dans le cadre de la toute dernière soirée du parcours de form’action Cap 360°, sur le thème : tout est lié. Pierre-Yves rappelle que l’Homme, pour avancer en humanité, doit travailler et faire grandir sa cohérence non seulement personnelle mais également celle de la société dans lequel il évolue.

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Sept thèmes ont été abordés lors de l’année 2016/2017 : se situer, s’enraciner, s’ouvrir, se relier, travailler, réparer et pacifier. Sept thèmes qui permettent d’avoir une vision globale de l’Homme. Sept thèmes à ne pas isoler les uns des autres.

Point d’attention n°1 : tout lier

Le premier danger serait d’isoler ces sept thèmes et de vouloir les appliquer, à nous ou à la société, les uns indépendamment des autres ; or, c’est précisément la cohérence qui importe ; ces sept thèmes sont reliés afin de définir tout l’homme.

Par exemple, si je décide de réfléchir à la façon de me situer sans chercher à me relier : je peux être situé quelque part et travailler, mais oublier que cette situation n’a de sens qu’à travers ceux avec qui / ce avec quoi je suis relié. De la même façon, je peux travailler mais oublier de m’ouvrir ; je vais donc beaucoup réfléchir à mon travail, à mon activité et à ce que je peux faire, mais je ne comprends pas le travail comme étant une modalité d’ouverture aux autres et aussi d’enracinement au sein d’une communauté et d’un espace économique et social.

Comme vous le voyez, ces sept thèmes n’ont de sens qu’en s’articulant les uns aux autres et vont ainsi permettre de nous définir en tant qu’êtres humains. En développant les thèmes à partir de la personne, de l’être que nous sommes et qui se développe, nous devenons à chaque fois un peu plus humains, non pas parce que nous approfondissons les thèmes mais plutôt car nous les lions les uns avec les autres. C’est ce tout qui importe et qui définit le bien en nous et le bien commun.

 

Point d’attention n°2 : aller au-delà de sa transformation personnelle

Le second danger, lié au premier, implique de ne travailler que sur soi, sur sa transformation personnelle, dans une dimension psychologisante.

Or, il y a également une dimension politique dans ces thèmes : cette form’action – comme tout ce que propose le Courant pour une écologie humaine – nous inscrit dans la cité, au cœur de notre citoyenneté et nous demande de réfléchir tant pour nous-mêmes que pour les autres : en quoi la société dans laquelle nous vivons, est susceptible de pacifier et en quoi elle permet l’enracinement ? Cela ne représente pas qu’une préoccupation propre à nous mais aussi une préoccupation par rapport aux autres ; en quoi nous pouvons offrir aux autres la même possibilité de devenir cohérent relativement à ces sept thèmes ? Cette cohérence produit un bien commun et non un bien uniquement personnel.

C’est bien cela le sens de notre Courant : produire du bien commun et de ce fait, nous poursuivrons l’année prochaine ce travail sur ce bien commun en passant du thème “tout l’Homme !” à celui de “tous les Hommes”.

 

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