Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Elle partage ici une astuce pour un jardin écologique et économique !
“C’est bon pour le moral, c’est bon pour mon assiette – donc pour ma santé – et c’est bon pour mon porte-monnaie !“
Le jardinage, un mélange d’avantages
Caroline Martin : “En ce moment, le côté financier est un point important pour un grand nombre de personnes. Le prix de la nourriture augmentant régulièrement, il va devenir plus difficile pour certains de se nourrir correctement, d’autant que légumes et fruits ne sont pas toujours à des prix (considérés comme) abordables pour les plus bas salaires, surtout si on parle agriculture biologique.
La question est : créer un jardin potager – pour ceux qui le peuvent – est-il vraiment économique ?
Je dirais que tout dépend de ce que vous faites ! Mais en tant que tel, un jardin bio, en permaculture, ou encore sauvage avec des intrants qui ne dépendent que du jardin lui-même et de son environnement direct (herbes, feuilles des arbres du jardin, composte…) n’est pas onéreux.
Récolter ses graines : points d’attention
Le premier vrai coût pour ce type de jardin, ce sont les graines. Si on les achète, cela doit être fait à peu près tous les ans. Ainsi, pour économiser ce budget, il est impératif d’apprendre à récolter ses propres graines, ce qui permettra de ressemer au printemps.
Il existe de nombreux sites Internet qui expliquent comment récolter et conserver les graines des légumes et des fruits. Je trouve cependant qu’ils sont un peu trop “réglementés”… Malgré tout, il y a des points à prendre en compte.
Premièrement, si on veut récolter ses propres graines, il faut démarrer avec des graines qui ne sont pas des hybrides type F1, car elles sont généralement stériles donc rien ne poussera à partir des graines de leurs fruits.
Il existe aussi des graines hybrides issues d’un croisement entre deux variétés différentes. Récolter la descendance de ces graines peut mener à se retrouver avec l’une des variétés d’origine.
Il faut être conscient de la pollinisation croisée, car effectivement, si l’on place certains légumes de la même famille côte à côte, il risque fort d’y avoir des croisements. Cela ne gêne guère en ce qui concerne les tomates, par exemple. Mais d’autres croisements peuvent s’avérer nocifs, tels que les cucurbitacées croisées avec les coloquintes qui ne sont pas comestibles, voire même dangereuses.
J’évite ce problème en ne faisant jamais pousser de coloquintes, et mes voisins jardiniers les plus proches, qui habitent à environ 1 km, n’en produisent pas non plus : danger contourné !
Le séchage des graines : une étape décisive
Quand on récolte les graines, il faut surtout bien les laisser sécher. Trouver un endroit sec à la maison et les laisser prendre l’air. Il m’est arrivé d’en oublier quelques-unes pendant plusieurs semaines !
La dernière étape consiste à les ranger dans de petits pots en verre (type pots à épices recyclés) et je les utilise l’année suivante. Au sujet des pots en verre, les sites spécialisés ne les conseillent pas. De mon côté, j’en ai toujours utilisé sans avoir de problèmes, sans doute est-ce justement parce que je fais bien sécher mes graines avant de les utiliser.
À conserver dans un lieu sec, frais et sombre
Il faut garder ces graines dans un endroit sec, frais et sombre et tout va bien. Combien de temps peut-on garder ses graines ? Je pense que ça dépend de la manière dont on les stocke et aussi du type de plante. J’ai ressemé des graines de tomates datant de 2018 cette année ; elles ont très bien produit. Mes plants étaient très beaux et j’ai récolté plein de tomates, surtout des longues, délicieuses.
Bref, je suis convaincue que comme pour toute chose avec le jardinage, il faut surtout ne pas avoir peur d’expérimenter. Et alors que la période des conserves se finit lentement, il est encore temps de collecter les graines de certains légumes pour limiter les dépenses printanière !”
Découvrez le premier article de Caroline Martin : fin d’été : à vos conserves !
Pour aller plus loin, deux sites proposés par Caroline Martin :