Née d’une initiative pastorale, la Bagagerie solidaire de Clichy accueille des femmes sans domicile fixe (SDF) et leur permet de déposer leurs affaires en sécurité. Frédéric Sanyas, bénévole, raconte l’histoire et les objectifs de ce lieu-ressource.
On est tous fait de la même pâte humaine. L’idée, c’est de se sentir frères et sœurs, avoir des moments de contact avec ces personnes en difficulté.
Frédéric Sanyas, bénévole à la Bagagerie solidaire
Les débuts de la Bagagerie solidaire
Frédéric Sanyas, bénévole à la Bagagerie solidaire de Clichy : “La Bagagerie solidaire de Clichy a démarré en 2018, grâce à une initiative pastorale. Elle était alors installée dans des locaux de la paroisse que des bénévoles ont aménagés pour les rendre confortables. Et pour assurer le meilleur accueil possible, nous nous sommes fortement inspirés de l’expertise de l’association Antigel. Et puis, la période Covid a imposé de nouvelles contraintes… Il a fallu toute l’énergie de bénévoles engagés, et un travail en étroite collaboration avec la mairie et les services municipaux, pour permettre à la Bagagerie de trouver de nouveaux locaux qui lui permettent de maintenir sa présence dans la ville.
La Bagagerie solidaire de Clichy : poser ses valises
On parle d’utilisatrices car la Bagagerie reçoit exclusivement des femmes en difficulté de logement. Elles viennent de la rue et peuvent être hébergées dans des hôtels sociaux ou par le 115 ; les femmes composent environs 38 % de la population sans-domicile. Celles qui recourent à des hébergements d’urgence ne peuvent souvent pas y rester la journée. Le matin, elles sont mises à la rue avec toutes leurs affaires. La première utilité de la Bagagerie est de leur permettre de déposer leurs biens, afin de ne pas être encombrées de leurs valises toute la journée et bénéficier d’une meilleure liberté de mouvement.
Dans l’agglomération parisienne, une personne sans-domicile sur trois a un emploi ; les autres sont en recherche active. Que ce soit pour se rendre au travail ou en trouver un, la possibilité de disposer d’un lieu tel que la Bagagerie est une aide considérable !
Plus qu’une consigne, un lieu d’accueil
Mais la Bagagerie n’est pas une simple consigne : il est possible de s’y doucher, d’y faire des lessives (machines à laver et sèche-linge sont mis à disposition) ou tout simplement d’y prendre un café et d’être écouté.
C’est un endroit où elles peuvent retrouver un peu d’intimité après la cohabitation dans des hébergements d’urgence. La Bagagerie est un lieu d’échange et de contact humain. Les bénévoles, non-professionnels pour la plupart, privilégient une approche humaine et personnalisée et offrent une oreille attentive !
Par ailleurs, des activités sont également proposées telles que des ateliers bien-être / sophrologie / diététique, des sorties culturelles ou en plein air. Ce sont autant d’opportunités pour les utilisatrices de retrouver un contact social engageant et de nouer des liens parfois forts entre elles et avec les bénévoles.
Être bénévole à la Bagagerie : un service
La Bagagerie solidaire tourne grâce à l’engagement d’une quarantaine de bénévoles. À tour de rôle, nous assurons trois permanences par semaine, les lundis et mercredis soirs et les vendredis matins.
Impossible de savoir par avance qui, des bénéficiaires, sera présente. Certaines permanences demeurent désertes, auquel cas les volontaires se livrent à diverses tâches administratives et entretiennent les locaux.
À l’inverse, il est possible que plusieurs personnes arrivent dans un même créneau horaire. On peut alors être un peu débordé ! Quoi qu’il en soit, les femmes de la Bagagerie s’engagent à y venir régulièrement, ce qui favorise un suivi humain.
La Bagagerie solidaire, un maillon dans la chaîne sociale
Le but ultime de la Bagagerie solidaire est donc d’apporter aux femmes un contact humain, une amitié sur laquelle s’appuyer.
Mais nous ne sommes qu’un petit maillon d’une belle chaîne de solidarité : une multiplicité d’acteurs sociaux incluant CCAS, mairie de Clichy, épicerie sociale, etc. agissent en synergie.
S’engager et créer du lien social vivant
J’ai récemment vu une femme enceinte mendier à genoux dans la rue. Comment rester les mains dans les poches face à cela ? Nous sommes tous fait de la même pâte humaine. L’idée est de se sentir frères et sœurs et d’avoir des moments de contact avec ces personnes moins favorisées.
Il est parfois difficile de se mobiliser seul et d’aller directement à la rencontre de ces personnes ; les associations sont donc le bon moyen d’être mis en relation. Chacun, à sa mesure, peut prendre part à sa vie locale, alors engageons-nous sans hésitation !”
Site de la Bagagerie solidaire de Clichy : cliquer ici
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