Action « Observatoires locaux » : les membres du Courant pour une écologie humaine partent à la recherche des « acteurs de l’écologie humaine » de leur département.
Bernard est correspondant local du Courant à Annecy, en Haute Savoie. Il a identifié le travail de Martine Salleron, logothérapeute, comme un témoignage d’écologie humaine. En effet, la logothérapie conduit la personne à reconnaitre sa propre vie comme unique et précieuse. « Troisième voie dans l’école de psychothérapie après celles de Freud et d’Adler, la logothérapie de Viktor Frankl aide la personne à reconnaître les valeurs qui l’attirent, à savoir apprécier qu’elle est un être unique, à prendre conscience de ses responsabilités, à découvrir le sens qu’elle peut trouver dans sa situation concrète de vie », explique-t-il. Propos de Martine Salleron.
La Logothérapie considère l’orientation vers le sens comme motivation première de l’existence humaine. Viktor Frankl a constaté un vide existentiel chez nombre de nos contemporains, se traduisant par un état d’ennui profond. Ces personnes démotivées pour « agir » à l’extérieur, se replient sur elles-mêmes. Dans le travail par exemple, certains patients confient qu’ils « se sentent réduits à des instruments, à des outils et ne savent pas à quelle fin ils travaillent». L’homme qui ressent un tel vide cherche alors à le combler par une satisfaction immédiate : le pouvoir, l’argent, l’addiction qui assouvit sa quête de sens… de façon éphémère. C’est ici qu’intervient le thérapeute. Il « réveille le patient » en l’interrogeant sur le sens profond de son existence et fait ressortir son potentiel inexploité. Par l’écoute du patient et de son histoire, le logothérapeute met en lumière ses capacités et les valeurs qui lui sont chères. La relecture de vie du patient met également en évidence le fil conducteur de sa vie. Le thérapeute propose alors des pistes au patient pour modifier son comportement. Le but est de retrouver l’estime de soi et de se tourner vers l’avenir. Chacun doit trouver le sens de sa vie et trois manières permettent de le révéler : l’accomplissement d’une bonne action qui tourne le patient vers autrui, l’expérience de l’amour, de la beauté et de la bonté et enfin l’acceptation d’une souffrance. C’est ce qu’a vécu Frankl en camp de concentration. Il a choisi d’assumer et de se laisser transformer par la souffrance en aidant ses codétenus, et en « éveillant chez eux l’espoir d’un avenir meilleur. » L’homme conserve toujours une part de liberté face à la souffrance, celle de la vivre avec dignité. « La souffrance fait partie de la vie et elle n’est pas à rejeter ». Ainsi la logothérapie redonne-t-elle non seulement du sens à la vie des patients mais plus encore, elle les responsabilise.