La Panthère des neiges est un documentaire (1h32), réalisé par Marie Amiguet et Vincent Munier, avec Vincent Munier et Sylvain Tesson. Un film d’une beauté éblouissante à voir en famille !
“En fait, on est très indifférent au monde qui nous entoure. À peine conscient.”
Sylvain Tesson
De quoi ça parle ?
Au cœur des hauts plateaux tibétains, le photographe Vincent Munier entraîne l’écrivain Sylvain Tesson dans sa quête de la panthère des neiges. Il l’initie à l’art délicat de l’affût, à la lecture des traces et à la patience nécessaire pour entrevoir les bêtes. En parcourant les sommets habités par des présences invisibles, les deux hommes tissent un dialogue sur notre place parmi les êtres vivants et célèbrent la beauté du monde.
L’avis d’Emmanuel
“Lecteur, j’avais dévoré La panthère des neiges de Sylvain Tesson (éditions Gallimard 2019), aussitôt sorti en salle (le 15 décembre 2021), je suis allé voir le documentaire racontant cette quête de deux aventuriers à la recherche de la mystérieuse panthère des neiges au Tibet.
Deux hommes qu’à première vue tout oppose : Vincent Munier, photographe reconnu pour ses photos d’animaux, spécialiste de l’affut, cette technique d’approche immobile de l’animal. Ce qui peut parfois entraîner à attendre des heures durant, dans des positions souvent inconfortables et par des températures glaciales à plus de 5000 mètres d’altitude, pour – parfois – voir apparaître la bête à photographier. Et Sylvain Tesson, écrivain et infatigable voyageur que l’on a connu traversant les Himalayas, marchant dans le désert de Gobi, gravissant les tours de Notre-Dame de Paris ou escaladant l’aiguille creuse près d’Étretat….
En résumé, deux spécialistes : l’un du mouvement et l’autre de l’attente immobile, tout deux en quête de beauté.
Ce film nous emmène à la rencontre d’un monde – les hauts plateaux tibétains – exclusivement minéral au premier regard – où pourtant, à force de patience, se découvre un monde fourmillant de vie : yacks sauvages, renards du tibet, faucons, chats de Pallas, loups, etc.
Les deux amis, tout en “chassant” (au sens photographique) cette panthère si discrète, invisible au point que l’on doute parfois même de son existence, nous mènent – par les arts photographique et poétique – à la contemplation d’un univers où chaque animal est parfaitement adapté à son milieu naturel, pourtant bien hostile parfois.
Dans un monde où la productivité semble l’étalon de toute chose, ce film est comme une parenthèse enchantée. Contemplation d’une nature inviolée, de paysages magnifiques, d’une terre et d’animaux qui revêtent une dimension sacrée… l’affut se mue en prière silencieuse et patiente…
Cette ardente quête sera-t-elle finalement récompensée ? Qui regardera le film saura !”
En savoir plus :
- Lire l’interview de la réalisatrice Marie Amiguet par Reporterre, le 15 décembre 2021 : La panthère des neiges : sur la piste d’un «fantôme lointain dans le blizzard»
- Regarder la vidéo de Vincent Munier pour Géo
