Les beaux jours arrivent : quoi de mieux que d’aller se rafraîchir en plongeant dans les images magnifiques du documentaire sud-africain La Sagesse de la pieuvre (dont le titre original est My Octopus teacher), sorti en 2020 sur Netflix ? Réalisé par Pippa Ehrlich et James Reed, et déjà récompensé de multiples fois (l’Oscar du meilleur film documentaire 2021, notamment), c’est notre coup de cœur du mois !
C’est vraiment une toute petite histoire personnelle qui s’est jouée dans une forêt marine au fin fond de l’Afrique. Mais, à un niveau plus universel, j’espère qu’elle a donné un aperçu d’une relation différente entre les êtres humains et le monde naturel.
Pippa Ehrlich, réalisatrice
L’histoire
Dans ce film documentaire, qui a nécessité pas moins de dix années pour voir le jour, on suit Craig Foster, réalisateur en quête de sens, suite à un burn out. Pour se remettre en forme, il s’astreint à plonger sans combinaison dans les eaux glaciales de l’Atlantique sud, jour après jour. Son terrain de jeu : les forêts sous-marines de kelp, en Afrique du Sud, pourvue en longues algues géantes. C’est là qu’il fait la connaissance d’un poulpe sauvage, intrigué par sa présence…
Poissons, crabes, coraux, requins pyjama… Craig Foster et son cameraman Roger Horrocks lèvent le voile sur un monde encore bien mystérieux pour l’homme. Grâce à ces plongées successives, toujours au même endroit, ils pourront observer avec minutie les mécanismes du récif. Sous les vagues, Craig Foster apprend à s’adapter à la vie sous-marine : maîtrise de ses mouvements, apnée, respect des animaux… Cette présence régulière lui fait gagner la confiance de la pieuvre ; il peut ainsi en dresser un portrait sur près d’un an, soit la durée de vie d’un céphalopode. 2000 ventouses, des techniques de chasses ultra rodées, une capacité de régénération étonnante et la faculté de s’attacher… quel merveilleux animal que cet octopus !
La sagesse de la pieuvre est un appel à renouer avec la nature. À travers ce voyage sous-marin émouvant, les réalisateurs agissent comme des “passeurs” : ils nous émerveillent en nous mettant en lien avec ce monde naturel dont l’époque moderne nous a coupé. Ils nous décillent les yeux sur cet univers sous-marin, riche en biodiversité, si précieux et fragile.
Cette connexion unique créée entre cet homme et l’animal marin est touchante : il y a tellement de manières d’être vivant ! Nous avons un rôle à jouer pour préserver ce foisonnement de vie qui nous emplit de beauté et de joie.
À la suite de la réalisation de ce documentaire, Craig s’est lancé dans la cofondation du Sea Change Project, qui rassemble à présent un collectif de plongeurs ayant pour but de préserver les forêts de kelp ainsi que la faune locale.
