« L‘homme est-il fait pour le travail ? » Table ronde travail

24 Fév, 2015 | Plénières

Pierre-Yves Gomez, Économiste et co-initiateur du Courant pour une écologie humaine, Romain Chevallet, Expert en amélioration des conditions de travail, Solenn Boüan, Étudiante et Yves de Thalouët, Vice-Président du MEDEF, échangent sur leurs diverses expériences concernant le travail.
« Aujourd’hui, les jeunes veulent donner leur énergie, leur temps, ils veulent changer le monde. »

 

Pierre-Yves GOMEZ : “C’est par notre travail que nous construisons le monde.
Le lien qu’il y a entre l’homme et l’environnement se réalise par le travail. Nous avons trois responsabilités vis-à-vis du monde et de sa construction :
• La première est notre façon de travailler, ce que nous acceptons de faire.
• La deuxième, les conditions de travail que nous acceptons de subir.
• Et la dernière est de participer à l’organisation du travail pour l’orienter dans un sens ou dans un autre.”

Romain CHEVALLET : “On est traversé par un mouvement d’abstraction. Pour beaucoup de salariés, le travail devient abstrait. Aujourd’hui, ce
qui est mis à l’agenda stratégique des entreprises, c’est la digitalisation, le management 2.0, tout un tas de concepts qui renvoient à la dématérialisation du travail. Alors que, dans la réalité, les salariés vivent une expérience de l’activité concrète, incarnée.
Finalement, certains salariés ne se retrouvent plus dans la façon dont on évalue, on reconnaît leur travail.”

Solenn BOÜAN : “Aujourd’hui, les jeunes veulent donner leur énergie, leur temps, ils veulent changer le monde et très souvent, ils s’aperçoivent que ce n’est pas reçu en entreprise, qu’on ne les attend pas, que leurs idées ne sont pas écoutées, entendues.
Je m’en étonne parce que c’est une énergie qui me paraît énorme, formidable, et qui devrait pouvoir être mise au service de l’entreprise, pour le bien de tous.”

Yves DE THALOUËT : “Dans les grandes entreprises, il y a une espèce de doxa qui se fabrique, les bonnes pratiques que l’on répète. Je constate
que tout cela devient extrêmement creux. Je crois, bien sûr, qu’il faut utiliser ces outils, c’est important de réfléchir, mais à un moment donné, il faut casser cette énorme hypocrisie qui se développe, et il faut arrêter la doxa. Il faut juste parler avec son cœur.”

 

Cette table ronde a eu lieu dans le cadre des premières assises du Courant pour une écologie humaine, pour une révolution de la bienveillance, en décembre 2014.

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