Annick Chaudouët est coordinatrice de projets chez MAMAmiam, une pépinière de talents culinaires, implantée à Nîmes, dans l’espace Diderot et qui a comme objectif de favoriser l’inclusion sociale via l’entrepreneuriat. Elle raconte le projet et ce qui l’a motivée à le rejoindre.
MAMAmiam en bref
Porté par la coopérative d’activité et d’emploi « Mine de talents », active sur le Gard et la Lozère, le projet MAMAmiam forme gratuitement aux métiers de la cuisine les personnes sans diplôme qui souhaitent créer une entreprise dans le domaine de la restauration. Ce projet s’adresse aussi aux femmes et aux hommes qui souhaitent apprendre à cuisiner mieux, plus sain et plus local. C’est dans l’ancienne cantine d’un collège de Nîmes, transformé en cité de l’économie sociale et solidaire, que l’équipe de MAMAmiam est installée depuis 2018.
Annick Chaudouët : “Je suis entrepreneure salariée dans une coopérative d’activités qui s’appelle Mine de Talents. Il y a environ 4 ans, sa co-gérante, Marie Piles, a créé un dispositif Entreprises d’insertion par le travail indépendant (EITI) dans le Gard.
Son intention était de mettre à disposition des compétences et un environnement professionnel adéquats pour de futurs porteurs de projets et entrepreneurs indépendants dans le domaine de la restauration. Ainsi est né MAMAmiam où je suis coordinatrice.
Mine de talents, une coopérative d’activité pas comme les autres
Mine de Talents, c’est une coopérative généraliste où les profils d’entrepreneurs sont variés, allant du graphisme à la communication, la thérapie… Aujourd’hui, on compte 200 entrepreneurs porteurs de projets.
Elle repose sur un modèle d’économie sociale et solidaire (ESS). Sa structure horizontale permet de créer des synergies et un commun mobilisateur.
MAMAmiam, action !
Chez MAMAmiam, les porteurs de projets attirés par les métiers de la restauration signent une convention qui leur permet de rester 3 fois 6 mois au sein du dispositif. C’est pour eux l’occasion d’affiner leur projet, d’en vérifier la viabilité et d’acquérir de nouvelles compétences. C’est un projet qui est quasi-unique en France ; les EITI étant de nouveaux dispositifs.
Au début, mon rôle était de rencontrer les autres acteurs du quartier, pour qu’ils entendent parler du projet, et soient ainsi favorables à sa mise en place et son développement. Ma mission a évolué petit à petit vers des réunions d’information collectives. Et je coordonne évidemment les différentes personnes qui s’inscrivent au parcours, tant côté accompagnement qu’entrepreneurial.
Quelle aide apporte-t-on ? En s’appuyant sur ce dispositif, les porteurs de projet peuvent consolider la partie “gestion commerciale” de leur aventure entrepreneuriale ; on leur donne accès à un logiciel pour facturer ou faire des devis, par exemple. De manière plus générale, MAMAmiam permet de cadrer le projet, de le tester et le sécuriser : l’entrepreneur gagne en confiance en lui !
Une belle histoire (parmi tant d’autres)
C’est un exemple que je trouve très inspirant que celui de cette femme géorgienne qui avait un véritable talent en pâtisserie et surtout une belle aptitude à utiliser son réseau et les réseaux sociaux, notamment. Quand elle a frappé à la porte de MAMAmiam, son projet était déjà bien avancé : elle disposait de potentiels clients et d’une bonne notoriété.
Avec MAMAmiam, elle a pris l’assurance qui lui manquait et consolider quelques lacunes handicapantes, dont la gestion commerciale. Et puis, elle s’est lancée : elle est très impressionnante !
MAMAmiam : un projet humain avant tout
Nous accueillons chaque personne avec l’originalité et la singularité de son parcours et de son projet. C’est la force de la dimension humaine de MAMAmiam.
Je garde toujours l’idée que nous avons tous, là où nous sommes, à notre échelle, le pouvoir d’agir, de sensibiliser et de créer du lien. Et le soin du relationnel humain est de plus en plus important pour nos contemporains, au travail, notamment ; on questionne beaucoup plus le sens, la qualité de vie et les conditions de travail.
Pour moi, c’est très important de créer du lien, de sortir de l’isolement et de prendre le temps de célébrer la vie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il y a beaucoup de raisons de le faire ! Et c’est bon d’avoir ce regard sur ce qui arrive.”
Poursuivez votre lecture avec un autre magnifique exemple de cuisine solidaire: https://www.ecologiehumaine.eu/cuisine-mode-demplois-la-solidarite-selon-thierry-marx/
Découvrez la version podcast : MAMAmiam : mijoter son projet entrepreneurial – Annick Chaudouet