L’extrait (p. 54-55) ci-dessous de l’ouvrage Les populations locales face aux conséquences à long terme des catastrophes nucléaires : les enseignements de Fukushima et de Tchernobyl permet d’entrevoir et de comprendre les enjeux complexes des situations post-accidentelles. Diverses expériences post-accidentelles sont mises en exergue pour saisir les problèmes et les solutions découvertes par les populations concernées.
« Les situations post-accidentelles sont trop complexes pour être encadrées, contrôlées ou gouvernées par des mécanismes traditionnels d’autorité et d’expertise. A cause de cette complexité, les processus de réhabilitation des conditions de vie ne peuvent être réduits à la mise en œuvre de “bonnes” politiques publiques. Ils constituent essentiellement un processus social qui se développe en interaction avec des problèmes techniques, sanitaires et environnementaux. Les initiatives des acteurs situés à l’extérieur du système traditionnel de gouvernance constituent dans ce contexte une ressource majeure. Il est donc nécessaire de créer des conditions favorables pour que ce processus social puisse se développer de façon fructueuse, permettant ainsi des réponses adaptées à la complexité d’une situation post-accidentelle.
Il n’y a pas de solution unique et les politiques publiques devraient s’adapter à des solutions multiples (par exemple en préservant la possibilité pour les individus de choisir de se nourrir dans les limites de la contamination ou de choisir un niveau plus élevé de précaution en accédant à une nourriture ayant un niveau de contamination plus bas que le niveau maximum admissible).
Reconnaître la nature sociétale des processus de réhabilitation post-accidentelle ne signifie pas systématiquement qu’un tel processus social va se développer efficacement et avec succès.
Différents acteurs peuvent apporter du soutien ou inversement faire obstacles à cette dynamique : les autorités publiques, les experts, les ONG, les initiatives citoyennes, les professionnels, les institutions étrangères … »