L’extrait ci-dessous est l’avant-propos de l’ouvrage : Les populations locales face aux conséquences à long terme des catastrophes nucléaires : les enseignements de Fukushima et de Tchernobyl. On y découvre les légitimes questions sur l’usage du nucléaire de l’administration publique de Namie, au Japon, qui, suite à Fukushima, a dû évacuer sa population de toute urgence.
« Ceux qui souffrent à cause d’une catastrophe nucléaire ont été privés de leur droit à la poursuite du bonheur. Nous, administration publique de Namie, devons nous efforcer de rétablir ces droits humains fondamentaux. Dans le même temps, nous aimerions amener chacun à réfléchir profondément à la question de savoir si les hommes doivent persévérer dans l’utilisation de l’énergie nucléaire qui est loin d’être peu onéreuse, étant donné le coût de la décontamination, de l’indemnisation et de la gestion des déchets radioactifs, ainsi que l’impact nocif sur l’environnement.
Je salue la publication de ce document qui présente les résultats de recherches européennes et japonaises sur nos problèmes profonds et complexes post-accidentels. Ce document est basé sur l’expérience des personnes qui souffrent de la catastrophe nucléaire et sont confrontés à la menace d’une contamination radioactive à long terme dans leur vie de tous les jours, expérience que nous, peuple japonais, partageons avec les populations touchées par la catastrophe de Tchernobyl. Il fait également le point sur l’expérience des personnes et des organisations qui soutiennent les efforts de ces populations pour reconstruire une vie viable, digne et ayant un sens.
Notre vision pour la restauration et la reconstruction de notre ville de Namie découle des idées fondamentales suivantes : « Bien que nos populations aient été déplacées de leur ville natale, ils demeurent des citoyens de Namie ». Le gouvernement municipal de Namie continuera à faire les plus grands efforts pour aider les citoyens à faire des choix adaptés pour la restauration et la reconstruction de leurs foyers, en parallèle de la reconstruction des infrastructures et du suivi des progrès du travail de décontamination (dont le gouvernement central est responsable), dans le but de retrouver un environnement approprié pour la vie humaine.
Nous respectons la liberté de choisir où habiter (par exemple revenir ou bien s’installer dans une autre région) comme étant un droit fondamental pour chaque citoyen. Par conséquent, les citoyens sont en droit de recevoir un soutien et une indemnisation juste et immédiate de la part du gouvernement national et de TEPCO, pour reconstruire leur vie aux niveaux individuel et communautaire.
De plus, nous planifions de rechercher des opportunités pour faire venir de nouveaux types d’industrie, comme par exemple de devenir un pôle d’industries d’énergies renouvelables afin de sécuriser l’emploi des citoyens. Nous demandons de l’aide à l’Union Européenne et aux autres communautés internationales sur ce point.
Nous faisons face à de nombreux défis. »