Caroline Martin propose quelques astuces pour éviter la propagation des doryphores au moment de la culture des pommes de terre au potager.
Caroline Martin : “Les Saints de glace sont enfin passés, la terre se réchauffe de plus en plus ; nous entrons dans une période intense pour les jardiniers !
Il est plus que temps de mettre en terre les derniers plants qui ont poussé doucement à la maison ou en serre, de semer les légumes qu’on n’a pas fait en pots et de s’occuper de ceux qui sont déjà bien installés au potager.
Associer des cultures pour lutter contre les doryphores
Les jardiniers se mettent à observer les pommes de terre de très près afin d’être sûrs de ne pas découvrir un grignoteur particulièrement féroce : le doryphore. Beaucoup de sites dédiés évoquent ces insectes et la manière de s’en protéger, s’ils ne sont pas encore installés dans le jardin ; cela peut être notamment en associant certaines plantes aux pommes de terre : haricots, lin, soucis, raifort, ail et ricin, par exemple (il en existe d’autres).
En revanche, si les bestioles sont déjà là, ces méthodes ne serviront plus à grand-chose !
Pour ceux qui ont des poules, il est suggéré de leur donner accès au jardin en hiver, pour qu’elles dévorent les adultes qui se sont enfouis dans le sol. Elles ne feront pas un ménage complet, soit dit en passant. Mais pour se simplifier la vie, il est important d’avoir le maximum de biodiversité dans le potager.
Éviter l’invasion des doryphores : autres moyens efficaces
Les oiseaux seront nos alliés pour éviter des infestations d’insectes. Contre les doryphores précisément : merles, étourneaux et corneilles sont parmi les plus actifs.
Certains insectes sont aussi des prédateurs pour leurs congénères. Les coccinelles – et leurs larves, surtout – sont des auxiliaires phénoménaux au jardin. Elles dévorent beaucoup d’insectes plus petits qu’elles tels que pucerons, cochenilles, etc. Les doryphores adultes sont un peu trop gros, mais leur progéniture, œufs et jeunes larves sont des proies faciles. À ce sujet, attention à ne pas confondre les larves des coccinelles avec celles, très similaires, des doryphores.
Les carabes, insectes bien plus gros que nos charmants petits coléoptères rouge et noir, ont tous les outils nécessaires pour s’attaquer aux doryphores de toutes tailles, ainsi qu’un « estomac » plus gros. Il en existe plus de 50 espèces en France. Les plus reconnus au jardin sont les Carabes dorés (Carabus auratus) qui ne sont plus aussi nombreux qu’ils ont pu l’être à une époque, et les Carabes des Bois (Carabus nemoralis).
Limiter les doryphores au potager : se relever les manches !
Il y a aussi des produits dit bio qui feront le travail, mais ils ne semblent pas être sans risque pour les autres insectes utiles. Il faudra donc quand même relever vos manches pour participer à la destruction de ces tueurs de patates. Si vous les laissez faire, ils finiront par manger toutes les feuilles de vos chères tubercules, mais ils risquent aussi de s’attaquer aux autres plantes potagères de la famille des solanacées, comme les tomates et les aubergines. Vous pouvez alors oublier vos récoltes !
Armé de deux pierres plates ou des briques, on écrase les vilaines bestioles. Ce n’est ni gentil ni ragoûtant, mais en le faisant tous les deux jours, tant qu’on en trouve encore, on finit par les éradiquer. Et la bonne nouvelle – si la destruction est complète – est qu’on n’est pas obligé de refaire ça tous les ans. Parce que nous utilisons cette méthode manuelle depuis 2012, nous avons eu des doryphores au jardin en 2012 et 2013, puis en 2019 et 2020. C’est tout pour le moment !”
À propos de l’auteur
Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Depuis septembre 2022, elle propose régulièrement des conseils et des réflexions de saison pour diffuser les bonnes pratiques de jardinage sur le site du Courant pour une écologie humaine.
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