À l’occasion de la sortie de son livre S‘engager pour le bien commun, Philippe Royer, nous invite à devenir les acteurs d’un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement. Ci-dessous, quelques pensées sur le politique, bienvenues dans ce contexte d’élection Présidentielle 2022.
Philippe Royer : “Qu’est-ce que la politique peut pour nous, aujourd’hui ? Devons-nous tout attendre de l’État ?
On a une attitude un peu schizophrène vis-à-vis de la politique, en France, aujourd’hui. C’est-à-dire que l’on attend LA personne qui va sauver la France, et, dans le même temps, on est le pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) où il y a la plus grande défiance vis-à-vis des politiques…
Si l’on constate une défiance, il est préférable d’en regarder les causes en face, comprendre ce qui s’est passé, se remettre en question. D’où provient cette défiance ? C’est justement lié au fait que le politique n’a pas pris soin du bien commun. Le politique n’a même pas pris soin des communs, la partie qui lui revient dans la bien commun : gérer la sécurité, la protection des biens publics… Voilà comment on en arrive à des quartiers, en France, où les pompiers ne peuvent plus entrer ! Quand le bien commun n’est pas préservé, quand les choses ne vont pas bien, il est normal que les gens soient en défiance.
Le problème du politique est que parfois, il fait de bonnes choses mais quand il fait de moins bonne chose, il continue à dire que c’est bien. Et quand on commence à dire que le mal est bien, il est normal de voir apparaître de la défiance. Et tant que l’on dira que tout va bien, nous ne serons pas prêts à changer positivement.
Il est impératif de s’emparer collectivement du bien-commun, car on aimerait que le monde change, mais on voudrait que ce soit les autres qui assurent ce changement ! Or, cette dynamique s’adresse à chacun d’entre nous : le monde ne changera que si, individuellement, chaque personne décide de changer.
C’est dans ce courant individuel qui va se fédérer collectivement qu’émergeront les leaders politiques d’un nouveau modèle. J’ai toute confiance dans le fait qu’ils émergeront.
La politique doit redevenir une vocation et un service ; elle ne doit pas être une recherche de pouvoir et d’ego. Le pouvoir est quelque chose de noble mais qui doit être exercé dans le cadre d’un service et qui doit répondre à une vocation profonde.
Il faut donc retrouver ce sens du politique qui consent à se mettre au service du bien commun.”