Pourquoi s’investir dans l’écologie ? – Jean-Philippe Lajambe

1 Juil 2024 ENVIRONNEMENT NATURE & ENVIRONNEMENT

Jean-Philippe Lajambe est intervenu lors de notre forum marseillais sur le thème “de quelle écologie l’humanité a-t-elle besoin ?” au titre de Président du Courant pour une écologie humaine. Il rappelle pourquoi il est si vital de s’intéresser à l’écologie et propose quelques outils pour se mettre en action.

“Nos communs, c’est notre rue, notre ville, notre région, notre pays, notre planète, l’eau et l’air que l’on respire.”

Jean-Philippe Lajambe

Une prise de conscience au sujet de l’écologie

Jean-Philippe Lajambe, Président du Courant pour une écologie humaine : “Je crois qu’en France, il y a une prise de conscience sur l’importance de l’écologie, doublée de l’émergence d’une réelle volonté d’agir !

Agir contre le réchauffement climatique, la qualité de l’eau, le type d’agriculture que nous voulons et pas seulement pour “sauver la planète” ou décarboner nos vies, mais pour nous-mêmes, en premier lieu. La nature est notre assurance-vie ; nous devons déployer notre responsabilité pour préserver ce commun d’importance.

Quand je pense aux raisons qui peuvent nous pousser à agir en faveur de l’écologie, je pense à une tribu Touaregs rencontrée au fin fond de la Mauritanie et qui ne peut plus vivre dans son village ; il y a eu un record de température en avril 2024, les 40 degrés y ont été dépassés, ça n’est plus tenable. Je pense aussi aux enfants atteints de leucémie – ça a été le cas de l’une de mes filles, qui aujourd’hui va très bien, fort heureusement. Face à cet enfant de 5 ans, à l’époque, atteinte d’un cancer du sang, je me suis senti très responsable ; j’étais conscient que c’était mon mode de vie qui avait généré son cancer…

Il faut donc individuellement et collectivement se mettre à agir. Pour nous-mêmes, pour nos voisins sur cette planète qui perdent leur habitat de notre fait et pour les générations à venir. Cela fait de bonnes raisons, non ?

Écologie : agir, oui mais…

Agir, oui mais… nous sommes confrontés à bon nombre d’injonctions paradoxales, à de fortes contraintes, une folle complexité. Cela entraine parfois un déni face au réel, ou, pour les plus lucides, une plongée dans l’éco-anxiété. D’autres encore se demandent à quoi bon… ? Parfois, ses petites actions personnelles semblent tellement dérisoires !

Ainsi, j’ai beau être venu à ce forum à vélo, je suis néanmoins conscient que dans le port, à quelques kilomètres d’ici, se trouve un paquebot de croisière de 6000 personnes qui va polluer en indice carbone autant en une journée que l’ensemble des véhicules qui roulent à Marseille pendant un an…

Rappelons-nous alors que tout ce que nous faisons n’est jamais dérisoire. Ne serait-ce que parce qu’il y a une dynamique qui se créé, un exemple proposé, une sortie du fatalisme effectuée.

Se mettre en mouvement

Un terme à garder en tête : Exodus. Il nous faut trouver les chemins de sortie de ce monde moderne qui oublie que tout est lié. Inspirons-nous d’éclaireurs, de défricheurs et agissons, sur notre territoire, à hauteur d’homme !

Le Courant pour une écologie humaine ne peut en aucun cas proposer de solution miracle, de réponses parfaites à la crise écologique. Sans doute parce qu’il n’y en a pas d’unique.

La clé est de comprendre qui est la personne humaine et de la remettre au cœur de chacun de nos projets, chacune de nos actions. Prendre l’humain comme mesure et souligner cette interdépendance qui existe entre sa qualité de vie et son biotope naturel.

Au sein du CEH, nous avons développé un outil – la form’action – dont les retours sont nombreux et enthousiastes. Ca a provoqué depuis plus de dix ans des réalisations incroyables, des histoires folles dans des EHPAD, des écoles, des lieux de travail, des associations : j’ai changé ma façon de travailler, ma façon de penser, ma façon d’agir. Que de beaux fruits !

La notion de commun

Tout est lié, nous le savons. Et pourtant, aujourd’hui, tout est délié, c’est d’une complexité absolue. Il s’agit donc de tout relier à nouveau. Au sein du CEH, nous croyons à l’importance du don, du partage, de la gratuité, de la fraternité. Et nous clamons haut et fort l’importance des communs.

Pour expliquer de façon caricaturale la notion de communs, imagions que je possède une très belle maison à Marseille, avec vue sur le chateau d’If. J’ai beau avoir la plus belle maison, si ma montée d’escalier est sale, ma rue est dangereuse, ma ville est polluée, ça ne m’avancera pas à grand-chose.

La question qui se pose est donc : comment prendre soin de nos communs planétaires ?”


Retrouvez également les belles initiatives marseillaises mises en avant durant notre Forum !

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