Ce mois-ci, la Maison des bouquins vous propose Premier Sang d’Amélie Nothomb, paru aux éditions Albin Michel, en août 2021. Si vous ne l’avez pas déjà lu, vous allez vous régaler !
“Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre”
Amélie Nothomb
L’histoire
Le père d’Amélie Nothomb, Patrick, meurt en mars 2020, en plein confinement. Sa fille ne peut lui dire au revoir. Elle décide alors de lui dédier un ouvrage, Premier Sang, où elle lui rend la vie, en le faisant parler à la première personne. Ce roman a décroché le prix Renaudot 2021.
Amélie Nothomb se glisse donc dans la peau de son père. Ce dernier, devenu narrateur, raconte son enfance dans les années 1940, à travers les yeux d’un garçonnet. Le doux Patrick – marqué par la mort de son père et le désamour de sa mère – est élevé par ses grands-parents maternels, dans un milieu aristocratique. Une enfance entrecoupée de séjours chez son grand-père paternel, Pierre Nothomb. Séjours spartiates à l’éducation carrément darwinienne, aux côtés d’une horde d’enfants sauvages. De quoi endurcir Patrick qui, une fois adulte, doit survivre à une prise d’otage au Congo…
L’avis de Solène
L’histoire commence par une scène terrifiante. Patrick est au Congo et sait que ses secondes sont comptées : “Dire que j’ai envié à Dostoïevski l’expérience du peloton d’exécution ! À mon tour d’éprouver cette révolte de mon être intime. Non, je refuse l’injustice de ma mort, je demande un instant de plus, chaque moment est si fort, rien que de savourer l’écoulement des secondes suffit à ma transe.”
Et puis, en plein suspense, on change de scène et on remonte le temps, à la découverte de son père, mort beaucoup trop jeune, sa mère, qui se voile dans son rôle de veuve et ne montre que peu d’affection envers son fils, ses grands-parents maternels, qui s’en occupent au quotidien et veulent à la fois le protéger et le faire grandir et sa famille paternelle… Avec un patriarche-poète haut en couleurs…
Un récit vivant, alternant bonheurs, blessures, tendresse et cruauté sous la magnifique plume d’Amélie Nothomb.
On a dévoré ce petit bijou, cette déclaration d’amour filiale, qui se lit d’une traite.
Quelques mots sur Amélie Nothomb
Fille de diplomate belge, Amélie Nothomb est née le 13 août 1967 à Kobé, au Japon.
Elle publie en 1992 son premier roman Hygiène de l’assassin, unanimement salué par la critique et le public.
En vingt ans de carrière, Amélie Nothomb a reçu de nombreuses récompenses, dont le Grand Prix du Roman de l’Académie française 1999, le Grand Prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre, le Prix de Flore 2007 et le prix Renaudot pour Premier Sang, justement, en 2021.
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