Les transformations sociales, l’avènement du numérique et les nouvelles structures familiales ont profondément modifié l’environnement dans lequel grandissent les jeunes. Cela pose des questions inédites : comment trouver l’équilibre entre bienveillance éducative et maintien de l’autorité, tout en tenant compte des pressions modernes qui pèsent aussi bien sur les parents que sur les enfants ? Benoit Rengade, conseiller conjugal et familial, animera sur ce sujet une conférence en ligne, le jeudi 12 décembre 2024, de 12h30 à 13h30.
Depuis quelques années, de nombreux articles et podcasts se font l’écho des difficultés rencontrées par les parents pour faire respecter leur autorité par des adolescents qui débordent largement du cadre. Être parent est-il devenu soudainement plus compliqué ?
La question n’est pas nouvelle : le livre du psychologue Henri Wallon, « L’Enfant Turbulent », date de 1925 ; celui de Maria Montessori, « L’enfant – La place de l’enfant parmi les hommes » de 1936, pour ne citer que ceux-là… Et déjà, au VIIIème siècle avant notre ère, Hésiode se lamentait « Cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible (…). Notre monde atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut être loin. » Nihil novi sub sole…
S’il y a de nombreux invariants sur ce thème de l’éducation, il y a également des problématiques bien particulières à notre époque.
La plus évidente concerne le contexte dans lequel les jeunes grandissent aujourd’hui (il suffit d’évoquer l’étonnement de nos enfants, incapables d’imaginer comment il était possible de vivre, à leur âge, sans internet…). L’approche que nous avons au sujet du respect des règles, entre éducation bienveillante et respect de l’autorité, a également beaucoup évolué depuis une vingtaine d’année ; la patience des parents et leur tolérance à ce qui leur parait sortir de la norme peut les amener à pathologiser la question, à demander un diagnostic, voire à traiter chimiquement des enfants trop remuants. Cela n’est pas sans conséquence.
Enfin, ce qui a beaucoup changé, c’est le rapport que nous entretenons à notre rôle de parents : nous sommes passés d’une société où le couple faisait la famille, et où les enfants étaient nombreux et relativement peu investis, à une société où c’est l’enfant qui fait la famille, où les enfants sont peu nombreux, et très, très investis. Les parents modernes ne se contentent souvent plus d’être « suffisamment bons », ils veulent être parfaits, « réussir » l’éducation de leur enfant comme ils aspirent à réussir leur carrière. C’est – bien entendu – louable, mais cela n’est pas sans effet sur ces chères têtes blondes qui, parfois, vont réagir à cette pression en bousculant le cadre (ce qui, au demeurant, est une saine réaction). Alors oui, l’enfant d’aujourd’hui n’est sans doute pas le même que celui d’hier, mais on peut en dire autant de ses parents !
Ce qui ne change pas, c’est que le rôle d’éducateur nécessite une grande finesse, pour concilier des objectifs opposés : à la fois assurer la sécurité de l’enfant et l’accompagner vers l’autonomie. Et la mise en œuvre est compliquée dans une structure familiale qui a volé en éclats : en France, de nos jours, plus de 60 % des enfants naissent hors mariage, 20 % vivent dans une famille monoparentale, 10 % dans une famille recomposée… Élever un enfant seul, ou élever un enfant qui n’est pas le sien, voilà qui vient pimenter encore davantage notre sujet !
Vous voulez aller plus loin ?
Rencontrez Benoit Rengade, conseiller conjugal et familial,
le jeudi 12 décembre 2024,
de 12h30 à 13h30
Événement en ligne (Zoom)
(Sur inscription uniquement. Lien de connexion envoyé quelques jours avant l’événement)
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