“Mangez 5 fruits et légumes par jour”, “Mangez, bougez”, “pratiquez le jeûne intermittent”, “mettez-vous aux aliments fermentés”… la liste des injonctions pour une santé épanouie est fort longue. Nous avons demandé à Julia Limongi, naturopathe, de nous éclairer sur le sujet.
À propos de Julia Limongi
Il y a plus de dix ans, Julia Limongi a vécu une première reconversion professionnelle, qui l’a vue passer du marketing au développement durable. Chemin faisant, elle découvre la naturopathie, matière qui la passionne et dans laquelle elle se forme longuement, ce qui lui permet aujourd’hui d’en faire son métier.
La santé naturelle : une médecine préventive
Julia Limongi, naturopathe : “Lorsqu’on évoque la santé naturelle, on pense à la médecine traditionnelle chinoise, à la médecine ayurvédique, mais aussi, en Occident, à la naturopathie qui est la médecine d’Hippocrate. Toutes ces médecines sont des médecines traditionnelles reconnues par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et partagent de grands principes communs.
La naturopathie, à l’instar des autres médecines naturelles, se base sur le bon sens et la prévention ; elle considère la personne de manière holistique : on va prendre soin de son corps physique, mais aussi de ses émotions, de son environnement qu’il soit naturel, familial ou professionnel. Cette approche globale va permettre une individualisation de la prise en charge.
L’un des principes fondamental de la naturopathie est de toujours remonter à la cause des troubles. Les symptômes sont considérés comme une alerte du corps qui prévient que quelque chose ne va pas, qu’un déséquilibre a été décelé. Nous, naturopathes, allons essayer de comprendre ce qui a provoqué cela.
Des outils pour rééquilibrer le corps
La naturopathie s’inscrit dans le temps long. Les déséquilibres du corps en souffrance ont souvent mis du temps à s’installer ; aussi, pour rééquilibrer le système, ça peut aussi nécessiter du temps. Trois techniques naturelles majeures sont des appuis pour rééquilibrer la physiologie en souffrance :
- Le rééquilibrage alimentaire : recomposer l’assiette pour avoir les bons nutriments au bon moment,
- L’activité physique,
- La gestion du stress et des émotions.
Autres outils sur lesquels nous nous appuyons : les plantes (tisanes, huiles essentielles…), les massages, la réflexologie et les exercices respiratoires.
On va piocher dans toutes ces techniques pour pouvoir proposer un programme d’hygiène vitale à nos clients.
Le corps humain : un fonctionnement bien rodé
Pour comprendre comment fonctionne le corps humain, il faut s’intéresser à la notion de “terrain”, qui nous vient d’Hippocrate. Notre corps est fait à 70 % d’eau : à l’intérieur et à l’extérieur de nos cellules, dans le sang, les vaisseaux sanguins et la lymphe. Il faut prendre soin de ces liquides pour être en bonne santé.
Lorsque nous mangeons, notre système digestif s’applique à digérer et assimiler les aliments, pour en extraire tous les nutriments dont il a besoin. Après le système digestif, ces nutriments passent dans les vaisseaux sanguins, puis dans les liquides qui entourent les cellules pour rejoindre ces dernières et les nourrir. Les nutriments passent donc d’un liquide à un autre et si ces liquides ne sont pas de bonne qualité, ils seront chargés de déchets. Les nutriments auront alors du mal à se frayer un chemin jusqu’à la cellule et cette dernière ne pourra pas remplir son rôle correctement.
Il est donc important que les déchets sortent du corps. Par chance, le corps humain compte cinq portes de sortie : les émonctoires (un autre concept d’Hippocrate) :
- La peau,
- Les poumons,
- Le couple foie-intestin,
- Les reins,
- L’utérus (pour les femmes !).
Du temps d’Hippocrate, on appelait ces liquides du corps, les « humeurs ». La qualité des humeurs faisait la bonne ou la mauvaise humeur ; tout est lié ! La santé physique impacte nécessairement la santé mentale.
Prendre soin de son système digestif : mastiquons !
Une chose à retenir : l’importance de la mastication ! Il faudrait arriver à réduire les aliments que l’on porte en bouche à une bouillie. Alors – et alors seulement – on peut l’ingérer.
Pourquoi la mastication est-elle importante ?
- La première raison est le côté mécanique : tout ce que l’on fait au niveau de la bouche évite du travail au système digestif (on rappelle ici que l’estomac n’a pas de dents ;)).
- La deuxième raison est que l’on a une enzyme dans la salive – l’amylase – qui permet de découper l’amidon. Il faut lui laisser le temps d’agir !
- La troisième raison est que l’on a des chimio-récepteurs dans la bouche qui vont analyser ce que l’on est en train de manger et envoyer l’information au cerveau pour sécréter les bonnes enzymes de digestion. Ce mécanisme prend également du temps.
Prendre soin de son système digestif : focus sur le microbiote
Au niveau de l’intestin, on a ce que l’on appelle le microbiote, une flore intestinale composée de milliards de bonnes bactéries, utiles à notre santé.
Quand on a un déséquilibre dans le microbiote, avec une invasion de mauvaises bactéries, cela va avoir un impact sur la santé tant physique que mentale.
Notre ventre est comme un deuxième cerveau : il y a énormément d’informations qui transitent entre les deux.
Cultiver une bonne santé au quotidien
Plusieurs facteurs aident à cultiver une bonne santé.
Concernant l’alimentation, il faut (sans surprise) éviter les aliments de mauvaise qualité, peu riches en nutriments et favoriser les aliments bruts, de qualité. On peut essayer de suivre la chronobiologie : donner les bons nutriments au bon moment à notre corps, en fonction de ses besoins. Par exemple, un petit-déjeuner gras et protéiné, idéalement salé, un déjeuner composé d’une assiette équilibrée comportant légumes, féculents et protéines et quelque chose de léger le soir.
L’activité physique est également un facteur important pour permettre une bonne santé. Son objet est notamment de faire bouger les fameux liquides évoqués plus haut, ce qui permet d’évacuer plus facilement nos déchets. Par ailleurs, l’activité apaise le système nerveux ; on dit souvent que le muscle est le contrepoids du nerf.
Un dernier point qui me semble essentiel : être aligné avec ce que l’on souhaite faire dans la vie ; lui donner du sens. Je pense que c’est essentiel d’avoir cette dimension pour pouvoir faire de la santé holistique.
Le stress : allié ou ennemi ?
Le stress aigu peut s’avérer très utile ; c’est typiquement grâce à lui qu’il y a fort longtemps nous pouvions nous en sortir face à une attaque de lion ! Nos muscles et notre système cardiaque doivent parfaitement fonctionner dans ce cas afin de courir très vite et, dans l’idéal, échapper au lion. Comme ce n’est pas le moment de digérer, ni de mettre en branle son système immunitaire ni de se reproduire, ces fonctionnalités sont mises en veille. C’est une question de survie.
Le problème, c’est quand le stress devient chronique, permanent. Les mêmes mécanismes se mettent en place : le corps coupe le système digestif, le système immunitaire et la fertilité… sur le long terme.
Alors, que faire pour lutter contre le stress ? Il y a des techniques de respiration avec la cohérence cardiaque. Mais également d’autres formules dérivées comme la méditation ou la sophrologie. On ne répètera jamais assez que l’activité physique est également très utile ! Les balades dans la nature sont aussi un bon moyen de s’apaiser.
Pour lutter contre le stress, on peut également s’aider de l’alimentation, en consommant des oméga-3 (petits poissons gras – sardines, maquereaux ou harengs) importants pour le système nerveux. On peut également se supplémenter en magnésium, puisque le stress en consomme une grande partie.
Le jeûne : oui, mais pas n’importe qui !
Un des grands principes de la naturopathie est ce que l’on appelle le vitalisme. Il s’agit de la force d’auto-guérison du corps.
Cette force, nous la possédons tous. Un exemple : la fièvre, ce mécanisme du corps qui se met en place de lui-même pour contrer microbes et virus. La montée en température permet au système immunitaire d’être beaucoup plus performant. Voilà une belle force d’auto-guérison.
Certaines personnes ont une petite force d’auto-guérison et d’autres en ont une grande. Si on a une bonne force vitale, le jeûne est intéressant parce qu’il va permettre au corps d’aller chercher les déchets et les sortir. C’est aussi une manière de mettre son système digestif et son corps au repos.
En revanche, si on a une petite force vitale, surtout pas de jeûne ! Le corps n’aura pas les moyens de remonter la pente, de retrouver son énergie, après le jeûne.
Des super-aliments pour retrouver la santé
Les compléments alimentaires deviennent indispensables dans nos sociétés, parce que l’on n’a plus suffisamment de bons nutriments via l’alimentation pour pouvoir fonctionner correctement.
Pour palier cela, on peut commencer par mettre des super-aliments – très riches en nutriments – dans son alimentation. Je pense par exemple aux algues fraîches, au pollen frais, mais aussi aux œufs, qui sont très complets. Il y a les graines germées qui sont des bombes nutritionnelles ou l’ail qui est un bon désinfectant pour le système digestif.
À mi-chemin entre le super-aliment et le complément alimentaire, l’eau de mer – eau de Quinton ou plasma marin. L’eau de mer a exactement la même proportion d’oligo-éléments et de minéraux que le sang ! Elle est simplement trois fois plus concentrée, il faut donc la diluer.
Ces démarches en santé naturelle nous permettent de devenir acteur de votre santé. Cela demande de changer certaines habitudes, ce qui n’est pas toujours confortable. Mais notre santé n’est-elle pas notre bien le plus précieux ? Prenons-en soin !”
Pour contacter Julia Limongi, vous pouvez la retrouver sur Instagram, Facebook, ou sur son Site Internet.
Poursuivez votre lecture avec notre précédent webinar, l’Arbre en ville, présenté par le passionnant Bruno Mayeux, expert forestier !