Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Adepte du recyclage, voulant allier frugalité et alimentation de meilleure qualité, elle nous invite à regarder nos poubelles avec une attention particulière : et si tous ces contenants pouvaient être réutilisés pour jardiner ? En cette saison de semis, elle propose quelques astuces.
Semis : en pot ou au jardin ?
Certains légumes peuvent être directement semés dans le jardin ; ainsi en va-t-il des carottes, panais, betteraves ou navets, lorsque la saison est enfin arrivée. D’autres, en revanche, ont besoin de beaucoup de chaleur pour germer. Il est donc préférable de faire des semis en pots pour ceux-ci, tels que les tomates, poivrons ou
aubergines et aussi la majorité des cucurbitacées, concombres et choux.
Les petit-pois, les haricots, les pommes de terre seront semés ou plantés direct au jardin comme les légumes racines.
Ca y est ? Vous avez acheté vos graines ? Non car vous avez récolté les vôtres ? Encore mieux ! Il s’agit maintenant de trouver les récipients idoines pour y faire pousser vos semis.
Recyclage : faire preuve d’ingéniosité
Le jardinage se marie bien avec le recyclage ; on peut bénéficier de toute sorte de petits contenants pour y démarrer des cultures. Il n’y a absolument pas besoin de courir à la jardinerie pour acheter des godets ! Le plus évident étant bien sûr de conserver précieusement les pots si vous achetez des plant. Mais ce n’est pas tout !
Sachant que les supermarchés sont spécialistes de l’emballage, autant regarder tout ce qui doit partir à la
poubelle : certains contenant pourraient peut-être resservir ?
Ainsi, les pots de yaourt sont très bien pour les semis individuels ou pour transplanter les jeunes plants poussés en barquettes. Vous verrez sur certains sites internet qu’on peut aussi utiliser les boites à œufs, mais vos semis risquent de sécher assez vite, car les loges où sont placés les œufs sont un peu petites. Il va falloir arroser plus souvent en surveillant bien le taux d’humidité.
Le même problème se pose pour les coquilles d’œufs, si vous arrivez à les casser correctement pour sauver le maximum de coquille. On peut aussi prendre des boîtes de conserves – attention aux bords coupants – et le bas de bouteilles en plastique, cartons de jus ou de lait… Les barquettes alimentaires en plastique, si elles sont suffisamment profondes (5-6 cm minimum), peuvent également être utilisées.
Une fois ces contenants récupérés, il faut bien les nettoyer et ne pas oublier de faire des trous dans le fond avant de s’en servir.
Et encore d’autres idées !
Concernant les barquettes plus plates, elles peuvent être collectées pour faire des dessous de pots, de
même que les plats à quiche ou autre, en aluminium.
Vous voulez plus d’idées ? Les tubes de carton du papier hygiénique peuvent être transformés en pots qui non seulement serviront de godets, mais pourront, en plus, être plantés avec le plant : ils se décomposeront au fur et à mesure de la saison.
Personnellement, j’ai la chance de connaître quelqu’un qui travaillait dans une jardinerie et qui m’a donné des tas de godets qui partaient à la poubelle ; je suis donc parée pour quelques années de ce côté-là ! En revanche, j’utilise beaucoup de barquettes pour faire mes semis avant de pouvoir transplanter mes petits plants en pots individuels.
Je préfère les barquettes en polystyrène fin. J’ai eu accès à celles en polystyrène plus épais récupérées en poissonnerie, mais je ne les ai pas trouvées aussi résistantes. Les contenants transparents utilisés pour les viennoiseries, sont fabriqué avec un plastique un peu fin et il faut donc faire attention en les utilisant. Mais ils sont pratiques pour faire des micro-serres avec leur couvercle intégré.
À propos de micro-serres, on peut aussi en faire avec des bouteilles en plastique coupées en deux qu’on posera sur les pots où les plants poussent, des sacs plastique transparents qu’on empêchera de s’écraser sur les plants avec des petits bâtonnets, des barquettes transparentes où il y avait des fruits…
Quand le recyclage favorise les échanges
Si vous ne visitez pas les supermarchés souvent ou pas du tout (bravo !), vous pourrez quand même avoir
accès à ces récipients en les demandant autour de vous.
Plus on fait de semis et plus on a besoin de pots ; mes amis et mes voisins savent très bien quoi faire des leurs…
Parmi eux, tous ceux qui achètent des plants me donnent la majorité de leurs godets vides et je leur donne souvent quelques plants en échange, car il est rare que je n’en aie pas en trop.
Entre jardiniers, faire des échanges devient naturel !
Dernier article de Caroline Martin : lune et jardin : une vieille croyance ?