Philippe Royer, Directeur Général du groupe national coopératif Seenergi depuis 2015 et Président des EDC depuis 2018, a participé à la table ronde Territoires Vivants ? du forum 2020 du Courant pour une écologie humaine. Deux jours plus tard, il livrait cette réflexion à la radio.
À l’heure de la mondialisation, nous pouvons constater une fragmentation des territoires : le monde s’urbanise avec des mégalopoles très coûteuses en énergies et infrastructures et qui produisent des déchets, base d’implantation des bidonvilles. Par ailleurs, les villes offrent une activité culturelle intéressante mais perdent de plus en plus leur mixité sociale et, en France, près de 150 quartiers sont devenus d’un niveau d’insécurité insupportable !
À l’inverse, le monde rural offre une qualité de vie et un coût de la vie plus abordable mais souffre parfois du manque de services publics et d’infrastructures.
DÉFINIR ET DÉPLOYER LA NOTION DE TERRITOIRE VIVANT
Contrairement à ce qui est prôné par une frange d’écologistes qui pensent qu’un territoire vivant est un territoire mis sous cloche, un territoire vivant c’est un territoire au sein duquel il y a du lien humain, une valorisation des atouts locaux, des savoir-faire… qui conduit à une identité et une vitalité du territoire. Il nous revient d’inventer un vivre ensemble pour une vie bonne pour les générations actuelles et les générations à venir.
À l’heure du digital, il s’agit de réactiver le lien humain et des projets territoriaux pour déployer une politique cohérente sur le plan énergétique, entrepreneurial, associative, sportive, culturelle et spirituelle.
ÊTRE ACTEURS DE CES TERRITOIRES VIVANTS
En tant que dirigeants d’entreprises, notre responsabilité première est de fédérer des moyens humains et technologiques pour produire des biens et des services et donc de donner du travail et des revenus aux salariés mais aussi aux sous-traitants et aux activités de services liées aux entreprises.
En ce qui me concerne, cela va être d’accompagner les agriculteurs dans le développement d’une agriculture du vivant et de la modernité. Par exemple, j’expliquais samedi que le groupe que je dirige accompagne les producteurs de lait de livrant leur lait au groupe BEL pour produire un lait sans OGM, sans antibiotique et bas carbone, en contrepartie d’une juste rémunération des agriculteurs. En cette semaine du salon de l’agriculture, c’est témoigner qu’il est possible de retrouver des logiques gagnant/gagnant dans les filières.
Mais le rôle d’un dirigeant ne se limite pas à son métier. Nous agissons également dans la cité. Pour moi, cela a été le sauvetage et la relance d’une librairie de 17 personnes, poumon culturel de la ville de Laval.
UN MOT DE CONCLUSION
Chacun est appelé à agir, là où il vit pour être acteur de la revitalisation de son territoire en fédérant, en entreprenant, en incluant les plus fragiles et en respectant la planète car “Tout est lié”.
Source de l'article : édito de Philippe Royer sur RCF le 25 février 2020