« A hauteur d’homme » fût le maître-mot de la soirée reimoise. Pierre-Yves GOMEZ, co-initiateur du Courant, et économiste enseignant à l’EM Lyon, base la raison d’être du Courant pour une écologie humaine sur cette expression.
Mais pourquoi « à hauteur d’homme ? »
Pendant cette soirée, nous avons été amenés à nous poser la question : que fais-je aujourd’hui pour améliorer les choses ?
« Et si on parlait de notre vie ? Et si on parlait de ce que nous vivons en tant qu’humain ? »
Inutile de partir dans les grandes idées, les beaux projets… le monde se change au quotidien : comme nous l’ont montré les invités de la soirée. En ouvrant un restaurant où les cuisiniers et les serveurs sont des personnes porteuses d’un retard psychique comme l’a fait le Cafégem ; ou comme l’a entrepris l’association Cultures à l’îlot Saint Gilles, en reconstruisant et faisant vivre un jardin laissé à l’abandon. Tel est le vrai sens de cette expression « à hauteur d’homme », au premier abord curieuse.
Ces initiatives ne peuvent réussir que dans une volonté de bienveillance : en effet, « il est contraignant qu’un autre nous explique ce que nous devons faire » continue l’initiateur ; par contre,
« ce qui est le propre de notre liberté, c’est d’être bienveillant envers l’autre mais de manière volontaire ».
L’exemple de Yannic Cossiez est très parlant : d’abord agriculteur, il quitte sa profession pour monter un EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour les Personnes Âgées Dépendantes) quand il découvre le handicap physique dont souffre sa fille.
Troisième point abordé par Pierre-Yves Gomez : la personne humaine, et en particulier la plus vulnérable trop souvent oubliée, doit être au centre des préoccupations de notre société :
« le plus vulnérable ne doit pas être au centre mais au cœur de nos soucis ».
« Prendre soin de tout l’homme et de tous les hommes », tel est la devise du Courant.
Mais la vocation du Courant ne s’arrête pas ici. Sa spécificité est de provoquer l’engagement de chacun : généraliser, développer les bonnes actions, tel est le quatrième point abordé par Pierre-Yves Gomez.
« Avez-vous envie que d’autres connaissent cette bonne action ? Fondez une alvéole ! »
Merci Pierre-Yves, merci à l’équipe de Reims, merci aux 250 personnes présentes ce soir-là et en particulier à ceux qui désormais, s’engage dans le Courant pour une écologie humaine, soucieux « non de repenser la société mais de la regarder, à hauteur d’homme ».
Retrouvez les 4 beaux témoignages de mise en pratique de l’écologie humaine
Le cafégem recrée du lien humain au service des plus fragiles
Daniel Vincent et Laurence Bastin nous ont présenté le Cafégem, une mise en oeuvre conviviale des valeurs de l’écologie Humaine pour créer du lien entre personnes de tous horizons.
Lieu convivial où l’alcool n’a pas sa place, le cafégem accueille un public large et particulièrement les personnes affectées par une maladie psychiatrique sorties des structures hospitalières. Découvrez le témoignage
L’idée est de entretenir un jardin pris pour décharge par la municipalité, de s’unir entre voisins et personnes intéressées pour réaliser ensemble des choses que l’on ne peut pas demander à une collectivité publique (mairie). Le jardin est une location associative sous forme de bail. Il représente environ 200m² et est constitué d’un potager et d’un jardin d’agrément.
De manière informelle chacun y plante ce qu’il veut selon son temps et ses connaissances en jardinage. Une cabane à outil est à disposition des membres et les récoltes sont partagées selon les besoins, c’est bien un potager commun et non des parcelles individuelles. L’été dernier grâce aux fruits du pommier, les membres de l’association ont fait du jus de pomme qu’ils ont partagé et ont distribué le surplus à leurs amis. L’association projette maintenant de restaurer une ancienne métallerie pour y faire venir des artisans et apporter un nouvel aspect culturel à l’association. Loin de s’isoler dans cette initiative, « Culture à l’îlot Saint Gilles » participe à la création d’un réseau des jardins partagés dans la ville de Reims. Ainsi les personnes peuvent s’entraider dans la préservation de ces jardins situés en milieu urbain.
Témoignage de Yannic Cossiez, sensibilisé à l’accompagnement des personnes en fin de vie.
Yannic Cossiez souhaite développer au sein des établissements pour personnes âgées la bienveillance envers les personnes âgées, et l’humilité du soignant qu’il invite à prendre du recul sur le cœur même de son métier. Découvrez son témoignage d’une vision écologie humaine des relations avec les personnes âgées.
Philippe professeur de philosophie et d’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) intervient auprès des lycéens et spécialement des terminales.
L’ECJS traite normalement de sujet de société et du rôle de citoyen. Philippe a décidé d’utiliser ce cours pour éveiller la conscience des jeunes aux sujets de sociétés, afin qu’ils n’apprennent pas bêtement mais qu’ils comprennent les enjeux. Ainsi il relie la théorie des cours avec le réel en faisant intervenir des experts, allant jusqu’à les interviewer sur leur lieux de travail si leur venue est impossible.
Content du résultat et de la réflexion que cela a suscitée chez ses élèves, il n’hésite pas à renouveler l’expérience lorsqu’il croise quelqu’un qui touche aux sujets de l’ECJS. Philippe organise aussi des débats, ne partant pas du postulat que « la drogue c’est mal », il demande aux élèves de se renseigner et d’argumenter sur la légalisation de certaines drogues douces par exemple. Il demande aussi à ses élèves de faire des exposés sur des sujets de littérature contemporaine. Ce sont souvent des biographies décrivant des initiatives qui ont pour but de faire évoluer la société. A travers ses cours, Philippe cherche à répondre à cette question : « qu’est-ce que l’homme au sein de la société ? »
Et pour continuer votre lecture, lisez l’article paru sur l’UNION