Raphaèle Bernard Bacot, artiste butineuse et auteure de « Jardiniers des villes, portraits croqués sur le vif » (Éditions Rue de l’Échiquier), propose, au rythme des saisons, sa chronique potagère. En ce mois de juin, c’est la plante de l’angélique qui est mise en lumière !
Les plantes aromatiques ? On ne pourrait s’en passer dans nos jardins tant elles volent au secours du jardinier, non seulement en attirant les abeilles pollinisatrices mais aussi en déroutant les insectes ravageurs de nos cultures. On appelle cela le brouillage olfactif. Parmi ces belles odorantes, règne la superbe angélique qui domine, par sa haute taille, toutes les autres.
Elle se nomme “angélique des bois” ou “angelica archangelica” ou encore “herbe des anges”. La légende raconte que l’Archange Raphaël apporta la racine d’angélique à Charlemagne, empereur d’Occident, pour sauver son armée malade de la peste. Venue des pays nordiques, elle fut introduite en France par les Vikings, puis cultivée par les moines, elle se rencontre à l’état sauvage, dans les endroits humides, au bord des fossés, des étangs mais on la cultive également dans les jardins.
L’angélique officinale est donc une plante herbacée rustique à feuillage caduc, pouvant atteindre deux mètres de hauteur. Ses ramifications creuses, tubulaires et côtelées, s’insèrent sur la tige par une large gaine. Leur couleur est d’un vert plus doux que celui des fruits confits qu’en faisaient nos grand-mères. Leurs fleurs forment de jolies petites ombellules, lesquelles forment une grande ombelle de quinze à vingt rayons. Fascinant design ! En tant que plante bisannuelle, elle développe la première année son feuillage, et fleurit l’année d’après, libère ses graines puis meurt.
Elle supporte une exposition au soleil uniquement si le sol est frais et la germination sera d’ailleurs meilleure après une période de froid.
Quant à sa compagne, la bourrache, plus commune que l’angélique et annuelle cette fois, elle offre de mai à septembre de charmantes fleurs bleues en forme d’étoile. La fleur n’est pas très grande mais elle ravit celui qui prend le temps de l’observer. Les fleurs sont comestibles et possèdent un goût particulier qui rappelle pour les uns celui du concombre et pour d’autres, le goût de l’huître.
Toutes les deux, sont incroyablement mellifères, pour le plus grand bonheur des abeilles, des plantes, des jardiniers et de nous tous, consommateurs de fruits et de légumes. Elles contribuent, en effet, par la pollinisation printanière, à maintenir une partie importante de notre capital naturel ainsi que la qualité de nos productions potagères.
Veillons donc à nous entourer de ces anges gardiens, protecteurs de la biodiversité !