Un corps en accord, et la paix se fait : voilà le message de Catherine Aimelet Périssol, thérapeute, docteur en médecine, formatrice dans le cadre de l’Institut de logique émotionnelle et auteur de “émotions, quand c’est plus fort que moi“, proposé dans le cadre du parcours de form’action Cap 360°.
La paix : un impératif biologique
Pouvoir se pacifier commence par un impératif biologique : il s’agit d’être capable de faire la paix à l’intérieur de son être. La paix est quelque chose d’intime qui exige d’abord de se mettre en accord, à la façon d’un geste de musique, avec ce qui est présent en soi. Lorsque l’on fait l’expérience de se mettre sur « pause », d’arrêter d’agir, on se rend compte qu’à l’intérieur de son être, de son esprit mais aussi de son corps, c’est un véritable chantier : cela n’arrête pas de bouger, de penser, de critiquer, d’évaluer, etc.
C’est bien cette paix-là qui peut être proposée comme racine d’une paix vis-à-vis du monde qui nous entoure.
Faire la paix avec soi-même
Comment faire la paix avec soi ? En se réconciliant avec le fait d’être un être vivant, animé par un cerveau qui aura à cœur de répondre à cette existence.
Notre corps aspire à être libre et avoir, en même temps, une certaine sûreté intérieure. Il est fondamental d’être attentionné à cette part de désir qui réclame de façon non consciente cette sécurité intérieure. A défaut, nous risquons d’être emballés dans une course en avant et découvrir le stress, la peur, le burn-out, toutes ces pathologies qui témoignent d’une absence d’attention vis-à-vis de notre corps.
La paix commence donc d’abord par être en accord avec le fait d’être un corps vivant, un corps qui tend naturellement à exister, à s’exprimer, à être en relation avec l’environnement mais avec cette petite touche qui est singulière à tout être vivant qui est, cela paraît éminemment banal, de rester vivant. Nous sommes mus par cette intention.
La paix ne sera pas le calme, c’est pas « Je me fiche de tout ce qu’il y a à l’extérieur, je suis chez moi, dans ma bulle». Non. La paix, c’est comme un air de violon : cela fait du bruit mais il y a quelque chose de l’ordre d’une harmonie. C’est que nous sommes d’abord vivant là où nous sommes, comme nous sommes, sans nous rejeter, sans exiger de nous d’être autre que ce que nous sommes mais en prenant la pleine vérité de cette présence au monde à laquelle nous pouvons nous accorder. C’est un énorme travail. Il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas juste « Je fais la paix en moi et cela va marcher ». C’est une attention qui peut nécessiter à prendre ne serait-ce que 5, 10 minutes de pause chaque matin pour rentrer dans cet espace du corps qui est le nôtre. Pour les uns, cela va être sous la douche, pour les autres, cela va être en méditant, pour les troisièmes, cela va être de regarder par la fenêtre. Peu importe.
Juste une attention, une bienveillance vis-à-vis du corps tel qu’il est. Parce que l’esprit va directement se brancher sur l’état corporel. Plus cet état est agité plus l’esprit va l’être. Plus le corps est en accord avec sa propre réalité, plus l’esprit va se pacifier de façon tout à fait naturelle sans que nous ayons à exiger de lui qu’il soit en paix. Parce qu’évidemment, exiger d’un esprit qu’il soit en paix c’est le meilleur moyen qu’il soit complément en vrac.
La paix, mais pourquoi faire ?
On peut se poser la question « à quoi sert d’être pacifié ? ». C’est une notion capitale : cette paix intérieure, cet apaisement, est quelque chose de dynamique. Ce n’est en aucun cas quelque chose qui est acquis une fois pour toute.Cet apaisement contribue donc non seulement au mieux être de la personne mais à l’apaisement de son environnement, de son entourage que ce soit dans la vie familiale, professionnelle, ou même dans la rue. Il est assez facile de constater que cet accord intérieur est associé à un état d’ouverture : l’ouverture à l’autre, l’ouverture à la réalité, l’ouverture à la difficulté, l’ouverture à ce qui est présent et ce qui peut être source à la fois de joie ou de contrariété.
A défaut, nous sommes fermés. Et cette fermeture, ce renfermement sur soi-même, évidemment, ne fait que favoriser la rivalité, l’hostilité, l’agressivité, la contrariété, le refoulement, l’inhibition. C’est-à dire autant de comportements et de facteurs qui sont source de douleurs et de souffrances. Donc ce capital que nous pouvons déployer autour de l’apaisement, de la pacification, va de pair avec cet été d’ouverture vers la réalité. Et ça, c’est vraiment un point crucial.